Navigation électronique et désastre, Costa Concordia.

A la suite de la publication de cet article sur le blog d'une amie, j'ai décidé de reprendre l'étude que j'avais réalisée dans ce billet, avec un peu plus de rigueur.
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J'avais alors écarté l'hypothèse d'une erreur dans la route à suivre, or, il semblerait que ce n'était pas si fou que ça.

Alors que la plupart des personnes s'intéressent aux derniers moments avant l'accident du 13 janvier 2012, j'ai préféré remonter le temps plus loin. Voici donc deux captures de l'enregistrement de la route du Costa Concordia diffusé par le tribunal chargé de l'affaire, le seul valable à mes yeux.

Capture à 20:59:57

Capture à 21:01:38
La première remarque que je ferai, c'est que ces images sont ma seule référence. Je fais abstraction de la source principale de l'auteur de l'article de l'AFCAN, le ministère italien des infrastructures et du transport, dont les données sont différentes de celles de l'enregistreur auquel je me réfère. Les images se trouvent ci-dessus, tout le monde peut donc vérifier mes chiffres.
Voici un agrandissement de la zone qui m'intéresse sur la seconde image :


On y lit bien TRK 299.8 c'est le cap à cet instant. XTD L 2 m , c'est l'écart par rapport à la route.
Sur la ligne du dessous : WPB 279,8 c'est l'angle où se trouve le prochain waypoint. WPD 9,85 NM C'est la distance qui sépare le navire de ce prochain waypoint. C'est on ne peut plus clair, il suffit de tracer sur une carte appropriée un vecteur qui respecte ces données.

Le ministère, dans un souci de simplification, sans doute, a arrondi les 279,8° à 279° et les 333,6° à 334°.
Les scientifiques apprécieront.

J'ai tracé à partir de ces données, et également à partir des données d'une image précédente de la vidéo, à titre de vérification, ce que vous pouvez voir sur cette carte :


Mon essai initial avait été fait avec Google Earth et je n'étais pas tombé bien loin, mais j'étais persuadé que ce n'était pas possible.
La carte ci-dessous compare le waypoint précédemment trouvé avec celui du dessin reproduit sur le site de l'AFCAN, lequel émane certainement du ministère cité plus haut, vu que les chiffres sont similaires.

Les deux point se trouvent à 0,9 NM de la pointe Torricella, l'un à 139°, l'autre à 169°


 Que ce soit l'un ou l'autre, l'avenir du Costa Concordia était compromis.

Un détail cependant, aurait pu alerter les officiers de passerelle, la disparition derrière le monticule rocheux de la lumière du phare de Capel Rosso, et pour ça, je suis parfaitement en accord avec la conclusion de l'article de l'AFCAN qui écrit :

"Ne faisons pas des «marins numériques». Aujourd'hui, avec une tablette, on peut faire le Vendée Globe sans se mouiller, mettre un VLCC à quai les doigts dans le nez, et finalement laisser penser que nos marins ne pourraient être que des avatars."

Tant qu'il n'y aura personne pour lever le nez des écrans et regarder dehors, il y aura encore des pertes de navires et de vies.




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