En stjerne


Costa Concordia, en stjerne for de døde, une étoile pour ceux qui sont morts.

Victoria 3

Naufrage du Victoria


Le nombre des victimes


Dieppe, 15 avril, 7 h. 15 soir.
La grande nouvelle du jour, c'est que le Compagnie des paquebots de Dieppe à Newhaven connait le chiffre exact des morts. Leur nombre est de onze, savoir : les quatre personnes dont les corps ont été retrouvés, et sept dont on reste sans nouvelles.
Pour que l'on soit aussi affirmatif à cet égard, il faut que la compagnie ait pu reconstituer, par les déclarations qu'elle a reçues, le nombre des passagers retrouvés vivants. Je le souhaite sincèrement.
On n'a pas retrouvé de nouveaux cadavres, malgré le bruit qui s'en était répandu en ville,parce qu'on avait vu expédier des fourgons au cap d'Ailly ; mais ces fourgons allaient tout simplement chercher les épaves recueillies tant à Ailly qu'à Quiberville et tout le rivage voisin. J'ai vu ces épaves ; il y a quelques malles qui paraissent ne pas avoir souffert de l'eau ; mais la plupart sont fort avariées.


Visite au steamer échoué


Dieppe, 15 avril, 7 h. 45, soir.
Ce que je vous disais hier s'est confirmé. On a commencé aujourd'hui – la chose étant devenue possible par suite de l'état de la mer – à s'approcher du paquebot Victoria.
M. Marin, directeur de la Compagnie de l'Ouest, et le capitaine White, chef du service de la navigation de Dieppe à Newhaven, accompagnés d'un sauveteur anglais, sont allés en canot visiter le steamer. De cette première exploration, il résulte que le renflouement su navire est possible.
La compagnie s'est adressée à la maison Flechter, de Londres, qui entreprendra le relèvement à l'aide de sacs de caoutchouc rempli d'air. On va, me dit-on, se mettre à la besogne immédiatement.

A midi, M. Swift, de Genève, est arrivé, comme il avait été annoncé. Il s'est rendu, faubourg de la Barre, chez M. Lee Jortin, le consul anglais, où il a retrouvé son fils cadet, unique survivant de sa famille. L'infortuné, accompagné du consul, est allé à la morgue, où il a reconnu sa femme et son dernier fils, Pierre.
Fécamp, 15 avril, 11h.40, matin

Les derniers naufragés du Victoria débarqués à Fécamp, un peu remis de leurs fatigues et de leurs émotions par un bon jour de repos, ont quitté ce matin la ville par le train de 11 h. 27 après avoir reçu chez les habitants une généreuse et cordiale hospitalité.
Mme York et Mlle O'Neil débarquées à Fécamp en même temps que les trente-sept autres n'ont pas été comprises sur la liste que vous avez publiée, ce qui porte à trente-neuf le nombre des personnes arrivées dans notre port.


C'est certainement au bateau de sauvetage de Saint Valery en Caux que les trente-sept passagers du Victoria, partis à la dérive, dans deux canots, doivent d'avoir été recueillis.


Le Pays de Caux raconte comment, malgré la difficulté, le bateau de sauvetage a pu aller au secours de ces malheureux :
«Vers huit heures du matin, le pilote Marchand, en observation sur la falaise d'aval, aperçut à l'est du port deux embarcations de naufragés et qui paraissaient se diriger vers la terre; voyant le danger et l'impossibilité pour ces malheureux d'accoster le rivage sans courir à une mort certaine, tant la mer était grosse et déferlait avec violence, il les avertit du danger. A ce signal ils regagnèrent le large, se laissant aller au gré du vent et du courant. Le comité de la Société de Sauvetage, prévenu aussitôt, se réunit. Une équipe de treize volontaires se présenta immédiatement et le canot, armé en un instant, fut sorti et descendu sur sa glissière.


Mais, par malheur, la mer était basse et le chenal à sec; cette circonstance fatale, qui n'avait pas permis aux naufragés d'entrer dans le port, ne permettait pas non plus au canot d'en sortir.


Heureusement, si l'avant-port était vide, notre basin possédait un grand volume d'eau, on ouvrit toutes les portes et l'irruption soudaine de ce vaste réservoir providentiel permit de lancer et de mettre à flot le life boat (bateau de vie, comme disent les Anglais) qui, sous l'impulsion de la chasse, vola comme une flèche et, malgré fond, vagues et brisants, gagna le haute mer.
Tout n'était pas fini cependant. Il s'agissait pour le canot sauveur de retrouver ces coquilles de noix presque invisibles. La direction du vent et du courant étaient un guide il est vrai. 

Les malheureux naufragés aussi veillaient et l'un d'eux, au bout de peu de temps, aerçut sur la crète des vagues, la coque du Jean Dufour ; il agita aussitôt son mouchoir en criant « Hurrah ! Pour les sauveteurs » ; son signal fut compris.

 A ce moment les deux canots dont les équipages impuissants étaient paralysés par le roid et la fatigue ne naviguaient même plus de conserve et se trouvaient séparés l'un de l'autre d'environ deux cents mètres. On parvint pourtant à les aborder.


Mais là, nouveau péril. Ces pauvres gens, au nombre desquels beaucoup de femmes affolées par le désespoir, se ruèrent sur le canot de sauvetage au risque de le faire sombrer. 


Enfin tout se passa sans accident ; mais la persistance du vent contraire et la grosse mer, on ne pouvait pas songer à gagner Saint Valery. Le patron Cantrel, dont on ne saurait assez louer l'énergie et le sanf-froid comme celui de son équipage, résolut de faire voile pour Fécamp.


M. le commissaire de la marine de Saint Valery avait informé son collègue de Fécamp de cet événement. Ce dernier donna ordre aussitôt au Humbold de prendre la mer pour prêter son concours au canot de sauvetage de Saint Valery. Il le rencontra par le travers des Petites Dalles à distance à peu près égale des deux ports. »


On sait le reste.

Victoria 2

Le naufrage du Victoria


Les cadavres

Dieppe 14 avril, 6 h. soir.
La mer avait elle, la nuit, rejeté de nouveaux cadavres ? Les recherches faites, tant par la Compagnie de Dieppe à Newhaven que par l'autorité administrative, allaient elles mettre fin aux incertitudes en faisant connaître définitivement le nombre des survivants et, par suite, le nombre des morts ? Telles étaient les deux grandes préoccupations qui, ce matin, se partageaient les esprits en ville.
La Journée n'a malheureusement apporté aucun résultat positif, pour les raisons que j'indiquerai plus loin.


Avant toute chose, je suis allé voir les cadavres apportés hier soir à la morgue dans le fourgon envoyé à Saint Aubin sur Mer par M. Marcillet, chef de la gare maritime. Triste tableau ! Au moment où j'arrive à la morgue, les quatre cadavres sont côte à côte sur l'espèce de lit de camp qui sert de salle d'exposition. La foule les contemple à travers un vitrage. Deux sont déjà recouverts de la bâche qui indique qu'ils sont reconnus. Mais une indéfinissable émotion saisit le spectateur à la vue des deux autres corps. Une femme de trente-cinq à quarante ans et un petit garçon de sept ou huit ans, dans la posture de personnes assises.
Le petit garçon a la tête penchée sur l'épaule gauche, les paupières baissées comme s'il dormait ; et l'illusion est d'autant plus grande que sa joue droite est encore colorée et a l'apparence de la vie. L'autre joue est d'une pâleur livide. C'est un blondin ; il a ce qu'on appelle une figure intéressante. Le pauvre petit semble s'être endormi du dernier sommeil sans avoir vu venir la mort, tant ses traits sont calmes. Aucun désordre dans ses habits. Ses bras sont allongés contre son corps, naturellement. Il est vêtu d'un paletot de drap brun clair, gilet de velours même couleur, ainsi que la culotte, serrée aux genoux. Des bas noirs et des bottines à lacet. Aux mains, de gros gants noirs.
La femme, peut-être sa mère, porte au contraire sur ses traits l'expression d'une suprême angoisse. La bouche est entr'ouverte et légèrement tordue ; l'œil gauche est déjà vitreux et presque fermé ; mais l'œil droit, fixe, hagard, dit toute l'épouvante du dernier moment. Le front est tout ensanglanté. Les cheveux, d'un blond châtain, sont dénoués et tombent sur les épaules.
Les mains crispées se serrent sur la poitrine. La robe est toute dégrafée et découvre une camisole blanche très serrée ; le pied droit est déchaussé.
Quel pénible contraste entre cette attitude tourmentée et celle de l'enfant ! Qui sont ces deux êtres réunis dans une si terrible mort ?


Des deux autres victimes qui dorment sous une bâche, l'une est positivement reconnue. C'est Mme Lacroix, de Brighton, une anglaise, malgré son nom français. Elle a une soixantaien d'années. Elle a été reconnue par son mari, un homme du même âge à peu près, qui s'est présenté vers huit heures du matin. Scène déchirante ! L'infortuné, ne pouvant plus douter de son malheur, voulait monter sur le funèbre plancher pour embrasser la compagne à jamais perdue de sa vie. On a eu toutes les peines du monde à l'arracher à cette poignante contemplation.


Quant à l'autre femme on ignore son nom. Mais deux dames sont venues qui ont dit la reconnaître à la difformité caractéristique de ses pieds. L'un est un pied-bot, enfermé dans un appareil spécial ; l'autre n'est que déformé. Les deux dames sont parties sans laisser son adresse, mais en disant qu'elles allaient écrire à sa famille. Notons seulement que le porte-monnaie trouvé dans sa poche porte les initiales J.B.




Le petit Swift



Dieppe, 6 h. 30 soir.
A Pourville où je suis passé, j'ai vu Paul Graff, dont l'hôtel a été le premier asile de tant de malheureux naufragés. Le dernier est parti de chez lui il y a deux heures environ ; c'est cet Anglais qui s'est sauvé, sur une épave a t-on dit d'abord, mais il ne sait trop comment lui-même tant l'émotion a brouillé ses impressions. Il ne se rappelle qu'un fait certain, c'est la vue de ses compagnons qui s'attachaient à ses pieds et qu'il a du repousser pour ne pas se perdre lui-même sans pouvoir les sauver.
Il se nomme Daniels et occupe un petit poste dans une ambassade, à Paris, rue du Faubourg Saint Honoré.
C'est lui qui a amené à l'hôtel de Paul Graff le petit Godfrey Swift. Ce malheureux enfant qu'il a rencontré on ne sait comment en touchant terre, lui avait raconté en pleurant qu'il avait vu périr sa mère, ses deux frères et sa sœur.
Daniels, arrivé chez Graff, l'a laissé aux soins de deux autres naufragés, un lieutenant-colonel retraité, M.Brain et sa femme, qui ont demandé à 'en charger, et l'ont emmené avec eux à Dieppe, à l'hôtel Royal.
Si j'entre dans ces détails, c'est que Daniels, en quittant Pourville cette après-midi, s'est rendu à à la morgue de Dieppe, où, à la vue des deux cadavres exposés, il a déclaré que, selon lui, l'enfant est le frère du jeune Swift, et la femme, sa mère. Son opinion a sa valeur, car il avait très bien remarqué Mme Swift sur le bateau.
On a voulu épargner au petit survivant la douleur de reconnaître les siens, si ce sont bien eux. On ne tardera pas d'ailleurs à être fixé, car une dépêche reçus cette après-midi, annonçait que le père allait arriver de Genève pour chercher son fils. En attendant, le consul anglais, M. Lee Jortin, a pris l'enfant avec lui.
Puisque je viens de parler de l'Hôtel-Royal, j'en finirai en citant les noms des autres naufragés qui y sont descendus :
Un clergyman écossais, R. George Clazy ; le prêtre catholique irlandais, R.C. Tatis, de Dublin ; Ed. Robinson, de Gewsley (Middlesex) ; H.W. Hunting, de Cambridge ; Alex Metsh de Francfort ; R. divin Robertson et Mme Robertson ; Wallington et son fils.


Le Récit d'une Naufragée


J'ai tâché, dans mes dépêches d'hier, de vous donner la physionomie exacte de la terrible scène qui s'est produite à bord du steamer Victoria au moment de la catastrophe. Aujourd'hui encore, j'ai pu interviewer quelques uns des naufragés. Beaucoup n'ont gardé qu'un souvenir confus de ce qui s'est passé, et cela se conçoit ; dans un pareil danger, on n'a pas toujours sa présence d'esprit. Pourtant, il est une personne qui m'a paru avoir garder l'image très précise de ce qu'elle a vu : c'est une jeune Anglaise dont la famille habite Budapest. Elle venait de Londres et se rendait à Paris.
« Je n'ai pas été trop afffolée, m'a t-elle dit ; j'ai bien compris que nous étions en péril de mourir; mais j'étais résignée. J'ai bien admiré le prêtre catholique qui a donné la bénédiction aux pauvres gens qui ont disparu tout de suite sous l'eau. Il a confessé plusieurs personnes. Il y avait aussi à côté de moi un clergyman du culte protestant, homme d'âge, accompagné de sa femme. Ce révérend se disposait à sauter dans le second canot;mais sa femme a eu peur et s'est presque évanouie. Alors, ils se sont assis l'un à côté de l'autre, sur le pont, la main dans la main. Et ils ont attendu ainsi. Enfin, ils sont descendus, comme moi, dans le dernier canot. J'avais à la main trois petits colis que j'espérais emporter avec moi, mais on m'a obligé à les laisser sur le bateau.»

Au Cap d'Ailly



Dieppe, 7 heures.
Ce qu'il est allé de personnes à la pointe d'Ailly voir de près le bateau naufragé serait bien difficile à énumérer. Toutes les voitures à deux chevaux et les omnibus étaient en réquisition pour ce pélerinage d'autant plus lugubre, le matin, que le temps était mauvais et que les rafales souflaient au visage une pluie glacée.
Mais ceux qui se sont dérangés en ont été à peu près pour leurs frais. Même à marée basse, le steamer découvre très peu : l'avant est enfoncé, l'arrière seul émerge. On pourrait presque dire que, de Dieppe, avec une bonne longue vue, on en aperçoit tout autant que de près, car on distingue assez facilement les deux cheminées, toutes droites, ainsi que les deux mâts.
Du pied du phare, le steamer paraît tout proche de la côte ; mais en réalité, il est immobilisé à plus d'un kilomètre.


On n'a pu encore aller à bord ; sans doute le pourra t-on demain. C'est un point urgent, car on peut penser qu'il est resté à l'intérieur quelques corps de passagers surpris par l'invasion subite de l'eau dans les cabines de l'avant. Je souhaite que cette supposition soit mal fondée ; mais il est nécessaire de savoir à quoi s'en tenir. J'ai appris que l'autorité administrative a insisté d'une façon toute spéciale pour que l'exploration de l'intérieur soit faite au plus tôt et par tous les moyens possibles.
Beaucoup de touristes ont profité de leur promenade pour visiter l'intérieur du phare d'Ailly et mettre leur signature sur le registre ad-hoc ; par la même occasion, ils ont jeté un coup d'œil sur cette fameuse sirène qui est restée su malencontreusement muette à l'heure où elle aurait du chanter. Elle est installée dans un bâtiment tout proche du phare, sa « gueule », semblable à un canon évasé, s'allonge au dehors sur une plate-forme où elle peut, grâce à un système de roues, évoluer en demi-cercle, suivant la direction où il est nécessaire de faire porter sa voix.
A l'intérieur du bâtiment, sur un tableau noir, sont inscrites à la craie l'heure de l'allumage (4heures10) et celle trop tardive, hélas ! Où la sirène a commencé à mugir (5heures10) ; deux chiffres qui auront leur importance dans l'enquête.
Dans un magasin voisin, on entasse une foule d'épaves recueillies sur la plage de Quiberville ; des caisses, des bouées, es coussins de banquettes, toute une cargaison de chapeaux qui sortiront de là bien défraîchis.


Dieppe, 7 h. 15.


A l'heure où je quitte Dieppe, aucun fait nouveau ne m'est signalé. On n'a point retrouvé d'autres cadavres, et il y a malheureusement tout lieu de penser qu'on n'est pas près de sortir de l'incertitude où l'on est encore sur le nombre réel des morts ! On a bien les noms de tous les naufragés qui sont descendus dans les hôtels de Dieppe, comme des trente-sept qui ont été recueillis hier dans les deux canots abordés à Fécamp. Mais on n'arrive pas au chiffre de quatre-vingt-quatorze.


Comme il arrive toujours en pareille occurrence, Un certain nombre de ceux des passagers qui ont touché terre soit à Dieppe, soit ailleurs, sont partis pour leur destination sans donner leurs noms, sans rien réclamer. Plusieurs se feront sans doute reconnaître pour rentrer en possession des malles et autres épaves recueillies. Mais les autres !

SS HARDY

Dans la flotte civile aussi, on trouve un bateau nommé HARDY. Un caboteur anglais construit en 1880.
Il a d'abord porté le nom de MANDARIN, avant de changer de propriétaire en 1896 et d'être rebaptisé.
Son épave est ici, face aux falaises de Ault.


Voici ce qui s'est passé le 11 décembre 1911, rapporté dans le journal de Rouen.

UN STEAMER FAIT EXPLOSION AU LARGE DU TRÉPORT
Un mort et six blessés

Le Tréport, 11 décembre
Notre population vient d'être vivement émue par la nouvelle qu'une catastrophe s'est produite au large du Tréport. Un steamer a fait explosion et a coulé.
Le vapeur Hardy sortait du port vers une heure de l'après-midi. Il se dirigeait sur Londres, port avec lequel il est en relation habituelles pour le compte de la compagnie des Services Maritimes.
Une demi-heure après, de la plage, on apercevait une épaisse fumée qui se dégageait du steamer. Celui-ci ne tardait pas à revenir vers la côte. Tout à coup on vit une large flamme embraser le navire qui disparut dans un nuage de vapeur et de fumée. Quand ce nuage se fut dissipé on aperçut le navire échoué sur le côté et s'enfonçant rapidement dans la mer. Le Hardy se trouvait alors à trois milles au large entre la plage d'Ault et les bois de Cise.
Qu'était devenu l'équipage ? Cette angoisse était dans tous les cœurs. Aussi vite qu'ils le purent, les remorqueurs et chalutiers se mirent sous pression pour porter secours à l'équipage. A vrai dire, on craignait bien que cet équipage composé de quatorze hommes, y compris le capitaine, n'ait péri dans l'explosion.
Mais heureusement quand les bâtiments tréportais eurent gagné le large ils aperçurent, venant à leur rencontre, plusieurs hommes montés dans des canots. C'étaient les naufragés du Hardy qui gagnaient la côte dans leurs embarcations du bord. Un seul de leur camarade avait disparu dans la catastrophe, mais six d'entre eux étaient blessés.
A quatre heures, l'équipage du bâtiment naufragé débarquait au Tréport où il reçut tous soins utiles. Les marins racontent qu'un incendie s'étant déclaré subitement avec une extrême violence, une explosion se produisit qui anéantit las chaudières et provoqua l'échouement du vapeur.
Celui-ci est coulé en eau profonde. A marée haute, de la plage, on n'aperçoit guère que l'extrémité de la mâture. Le bâtiment et sa cargaison étaient assurés.
Le Naufrage du Victoria
Une douzaine de victimes

Hier vers midi, la nouvelle du naufrage d'un paquebot de la Compagnie de Dieppe à Newhaven se répandait à Rouen et y causait une vive émotion.
Un de nos collaborateurs s'est rendu à Dieppe et nous a adressé les télégrammes suivants :


Dieppe, 13 avril, 8h.15 soir.

« Ce matin, à quatre heures quinze, le steamer Victoria, capitaine Clarck, de la Compagnie de Dieppe à Newhaven, trompé par un brouillard subit, approcha près des côtes dans les parages du Cap d'Ailly. Voulant regagner le large, le steamer s'enfonça entre les rochers d'Ailly, à 2.500 mètres du rivage et ne put continuer sa route.
Le steamer brisa son avant sur les rochers. Tous les passagers, au nombre de 94, affolés, couraient sur le pont.
Les canots furent mis à l'eau avec une vingtaine de passagers.
Un châle, enroulé dans la poulie, fit descendre le canot perpendiculairement et non horizontalement, comme il le fallait. Dans cette fausse manœuvre, une quinzaine de personnes tombèrent à la mer ; d'autres gagnèrent la terre à la nage.
Les naufragés ont été reçus chez la veuve Varin, dans l'hôtel des Bains et dans l'hôtel du Casino. On leur a procuré des vêtements et tous les soins.
M. Hendié, préfet de la Seine-Inférieure ; M. Fourcand, sous-préfet de Dieppe ; les autorités de Dieppe, M. l'ingénieur en chef Alexandre, M. Lhôpital, commissaire de la marine, M. Leclerc, capitaine de gendarmerie, sont arrivés sur le lieu du sinistre.
Dieppe, 9h. Soir.
Ma dépêche vous a appris la catastrophe. Ce que je ne vous ai pas dit encore, c'était l'inexprimable confusion qui s'est produite au moment où, le navire touchant les rocs, trois ou quatre sinistres craquements ont jeté l'émoi sur le navire.
Parmi les 94 passagers, quelques uns étaient debout dans leurs cabines, s'apprêtant au débarquement, car l'heure approchait, on le savait. Tout le monde se précipite sur le pont ; des cris partent de la foule, qui voit le navire avancer encore quelques minutes, puis virer de bord, et finalement, après une nouvelle secousse, rester immobile.
Bien peu ont pu garder leur sang-froid et écouter les supplications du capitaine Clarck, des ses officiers et de l'équipage, qui s'efforçaient de rassurer les passagers. On me cite un de ces derniers qui, comprenant la situation, et sachant que l'affolement pouvait tout perdre, mêlait ses exhortations à celles des officiers, « Calmez-vous, disait-il, n'ayez aucune crainte, la mer baisse, il n'y a aucun danger, peut-être même pourrons-nous gagner le rivage presque à pied sec. Faites comme moi ; voyez, je n'ai point d'appréhension, j'allume ma cigarette. »
Mais, hélas ! Prêcher d'exemple ne suffit pas dans une pareille occurrence. La terre était à plus de deux kilomètres. Ce n'était pas rassurant pour des passagers qui étaient sous le coup d'un si terrible réveil.
Et, tout comme dans l'accident du Furet, arrivé dans le port de Rouen
en décembre 1885, tous, hommes, femmes et enfants, s'entassaient sur le bord où, déjà, sur les ordres du capitaine, l'équipage mettait un premier canot à la mer. Il n'était pas encore à flot que quinze personnes s'y précipitaient. Vous savez le fatal accroc qui se produisit. Le mot n'est que trop juste ; c'est un misérable accroc qui a perdu tant d'existences.
Le châle d'une dame, qui s'était jetée des premières dans le canot, s'est pris dans une poulie des palans et en a arrêté le mouvement. L'autre palan, celui-ci d'avant, continuait à fonctionner, de sorte que le canot descendait à pic ; pour comble de malheur, quand le premier palan a été dégagé, une lame a fait chavirer le canot.
Vous voyez la scène. Tous les passagers trop hâtifs de ce canot avaient été submergés. Ce fut, à bord du vapeur, un long cri d'épouvante. On jetait des bouées et tout ce qu'on trouvait sous la main pour aider les malheureux qui reparaissaient à la surface à se soutenir sur l'eau. Sur le pont, un prêtre irlandais adressait une bénédiction suprême à ceux qui allaient périr, et ses prières dites à haute voix avaient une imposante solennité ; ce qui doit être une consolation pour ceux qui, groupés autour de lui, avaient l'horrible angoisse de penser que peut-être, parmi les morts, ils comptaient une mère, un père ou des frères.
L'équipage, officiers en tête, a fait admirablement son devoir – tous les survivants s'accordent à le dire- et s'est multiplié pour sauver les malheureux tombés en mer. Hélas, on n'a pu en ramener que trois à bord. On en voyait quelques uns qui s'efforçaient de nager vers la terre, mais bien peu ont du y arriver. Quel douloureux drame ce fut, ceux-là seuls peuvent le dire qui en ont été les témoins ou les acteurs. Le fait suivant le dit assez. Un jeune Anglais avait réussi à saisir une épave flottante et à se mettre à cheval dessus et il nageait ainsi.
« Tous les autres, a t-il dit plus tard, voulaient s'accrocher à moi. Ils étaient quatre, cinq, peut-être six, qui me prenaient par les pieds, s'accrochaient à moi et me criaient de les prendre. Mais je les ai repoussés à coup de pieds parce qu'ils m'auraient fait chavirer et je ne sais pas nager. »

Article paru dans le Journal de Rouen et des départements de la Seine Inférieure et de l'Eure en date du 14 avril 1887.

HMS HARDY 3/3

HMS HARDY OG REDNINGSAKSJONEN PÅ VIDREK HMS HARDY ET LE SAUVETAGE A VIDREK

På Vidrek er det fullstendig kaos denne dagen. Cirka 140 mann fra Hardy overlever. Alle får god hjelp av innbyggerne på Vidrek. Foruten familien Kongsbakk kan som eksempel nevnes Bjørgvin Overvåg, naboen til familien Kongsbakk, som også gjør en kjempeinnsats. Han gir marinegastene klær og er med i fjæra og drar skadede opp fra sjøen og på slede opp til gården. Det er ikke nok klær til å kle opp marinegastene fullt ut. De må nøye seg med ett eller to plagg hver. Et annet eksempel er Birgit Ravn som er enke med fem barn. Hun finner frem klær som blir gitt til de forfrosne engelskmennene. På gården hos Petra Kristensen får soldatene også god hjelp. Da den norske legen kommer, får de den gode nyheten om at det ikke er noen tyskere i Ballangen. Han ringer etter hjelp og får løfte om ambulanse og leger.

A Vidrek, c'est le chaos complet ce jour là. Environ 140 hommes du «Hardy» ont survécu. Tous cherchent de l'aide à Vidrek. En plus de la famille Kongsbakk, on peut citer en exemple Bjørgvin Overvåg, un voisin des Kongsbakk, qui a aussi donné beaucoup d'énergie. Il a donné des vêtements aux marins et il a aidé à sortir les naufragés de la mer et à tirer le traineau jusqu'à la ferme. Il n'y a pas assez de vêtements pour habiller tous les marins et ils doivent se contenter de peu. Un autre exemple est Birgit Ravn, veuve avec cinq enfants, qui a trouvé des vêtements pour couvrir les Anglais frigorifiés. A la ferme de Petra Kristensen, les soldats trouvent aussi une aide précieuse. Lorsque le médecin norvégien arrive, il leur donne la bonne nouvelle, il n'y a pas d'Allemands à Ballangen. Il appelle pour avoir de l'aide et on lui promet une ambulance et des médecins.
Mens de venter på dem, får torpedooffiser Heppel frivillige til å dra tilbake til «Hardy» for å hente Gordon-Smith. Det overrasker dem å se at navigasjonsoffiseren virrer rundt på dekket. De finner en jolle og bringer ham trygt i land ved hjelp av denne. Skadene hans er begrenset til brudd på hjerneskallen. Han blir senere helt frisk igjen. Pendant qu'ils les attendent, l'officier-torpilleur Heppel revient sur le «Hardy» pour chercher Gordon-Smith. Il est surpris de voir que l'officier tourne en rond sur le pont. Ils trouvent une yole et l'amène en sécurité sur la terre. Ses blessures sont limitées à une fracture du crâne. Il s'en remettra complètement.
«Hardy» ligger rett nede i fjæra og kan så vidt ses fra gården til Kongsbakk. Det brenner voldsomt i skipet. Jørgen husker godt at navigasjonsoffiseren ble reddet. Fra land kan de se en person som ustanselig går rundt på skipet. Han er siste mann om bord. Britene forteller at han må ha mistet forstanden. Far til Jørgen spør dem da om de ikke skal ta ham på land. Jo, det skal de. Le «Hardy» est tout près de la rive et on le voit mal de la ferme des Kongsbakk. Ça brûle fort sur le navire. Jørgen se rappelle bien que l'officier de navigation a été sauvé. De la terre, ils voient une personne qui tourne constamment sur le navire. Il est le dernier homme à bord. Les Anglais disent qu'il a perdu l'esprit. Le père de Jørgen leur demande s'ils ne devraient pas le prendre à terre. Si, il devraient.
Etter at noen av soldatene har fått på seg tørre klær og har fått varmen i seg, tar de naboens båt og ror ut til skipet. Det ble fortalt at de hadde måttet slå ham i svime for å få ham med seg. Men han ble berget i land i live. Après que quelques uns des soldats se soient habillés de sec et réchauffés, ils prennent le bateau du voisin et rament jusqu'au navire. Il a été raconté qu'ils avaient du lui faire perdre conscience pour le faire descendre avec eux, mais il est arrivé à terre vivant.
Jørgen og hans bror må etterpå redde naboens båt som holder på å drive fra land som følge av manglende fortøyning. Oppe i båten finner de en haug med eiendeler som britene hadde rasket med seg da de var om bord i «Hardy». Blant annet har de etterlatt et stort antall militærsko. Men i farten har de stort sett bare fått med seg sko for den ene foten. Kun noen få par kunne settes sammen og brukes. Dette ble en liten humoristisk episode for guttene oppe i alt det forferdelige. Jørgen et son frère doivent ensuite aller récupérer le bateau du voisin qui a glissé de la terre et dérive, faute d'avoir été amarré. Dans le bateau, ils trouvent un tas d'objets que les Britanniques avaient rafflés avec eux losqu'ils étaient à bord du «Hardy». Par exemple, le pied gauche d'un grand nombre de godillots. Mais à ce moment, ils ont surtout mis une chaussure sur un seul pied. Seules quelques unes faisaient une paire et pouvaient être utilisées. Ce fut un petit épisode humoristique pour les garçons dans toute cette horreur.
I båten finner de også en sekk av oljeduk som faren tar vare på. Han gjemmer sekken og overlater den senere til en britisk marineoffiser. Sekken inneholdt viktige dokumenter fra «Hardy» som ikke måtte falle i tyskernes hender. Dans le bateau, ils trouvent aussi un sac de toile cirée dont le père va prendre soin. Il va le cacher pour le remettre ensuite à un officier de la marine britannique. Le sac contient des documents importants du «Hardy» qui ne doivent pas tomber aux mains des Allemands.
Det brenner hele tiden kraftig om bord i «Hardy», som ligger bare noen hundre meter fra gården. Hos familien Kongsbakk oppstår det frykt for at ammunisjonslageret om bord på skipet skal detonere og forvolde skade på mennesker og dyr på gården. Fjøset står særlig utsatt til, og de tenker derfor på å evakuere dyrene. Faren spør engelskmennene, som avviser at dette er farlig ettersom ammunisjonslageret er utstyrt med overrislingsanlegg som vil kople seg inn hvis varmen når dit. De slår seg til ro med det og evakuerer ikke. Le feu continue à faire rage à bord du «Hardy», qui ne se trouve qu'à quelques centaines de mètres de la ferme. Cette situation donne à craindre à la famille Kongsbakk que le dépôt de munitions du navire explose et cause des dommages aux humains et aux animaux dans la ferme. Il pense en particulier à la grange et à évacuer les animaux.Le père en parle aux Anglais qui nient le danger, car le dépôt de munitions est équipé d'un système de gicleurs qui se déclencheront si la chaleur les atteint. Ils se contentent de ça et n'évacuent pas.
Oppe i alt kaoset kommer det folk som skal handle mat på landhandelen. Disse må de bare avvise siden de har hendene fulle med å berge mennesker. Hele tiden patruljerer tyske skip på fjorden, og de frykter at tyskerne skal skyte på dem fra sjøen eller gå i land og angripe britene.

Dans tout se chaos arrivent des gens qui viennent acheter de la nourriture à l'épicerie. Ils doivent les rejeter car ils sont trop occupés avec les naufragés. Tout le temps, les navires allemands patrouillent dans le fjord et ils craignent que les Allemands tirent sur eux depuis la mer ou viennent à terre attaquer les Britanniques.
Britene forlater Vidrek samme dag, de fleste i biler. Denne transporten er organisert av Kåre Pettersen i Ballangen. Han gjør en god jobb med dette. Ved tolvtiden har alle de skadede, unntatt tre mann og skipslegen, dratt til Ballangen. Det blir lovet at ambulansene skal returnere og hente de gjenværende. Men de kommer ikke. Førsteløytnant Mansell frykter at tyskerne skal komme i land og ta til fange dem som er igjen. Han gir derfor ordre om at de uskadede skal ta seg til fots til Ballangen, cirka 20 kilometer unna. De får med seg de pengene han hadde fått med seg fra Hardys safe. Les Britanniques quittent Vidrek le jour même, la plupart en voiture. Le transport est organisé par Kåre Pettersen à Ballangen. Il a fait du bon travail. A midi, tous les blessés sauf trois hommes et le médecin du navire, partirent à Ballangen. Il était entendu que les ambulances reviendraient chercher les autres, mais elles ne sont pas revenues. Le premier lieutenant Mansell craint que les Allemands débarquent et viennent prendre ceux qui sont encore là. Il a donc ordonné à ceux qui étaient valides d'aller à pieds jusqu'à Ballangen, à environ 20 kilomètres. Ils ont emporté avec eux l'argent qu'il avait sauvé du «Hardy».
Heppel leder gruppen som legger av gårde. Mannskapet er dårlig kledd for en slik marsj, og de er utmattet etter dagens hendelser. Imidlertid kommer alle trygt frem til Ballangen samme kveld. De får varm drikke og mat av nordmenn som de passerer på veien. Heppel a pris la tête du groupe. L'équipage est mal vêtu pour faire une telle marche et est épuisé par les événements de la journée. Malgré tout, ils arrivent tous sains et sauf à Ballangen le soir même. Ils ont reçu des boissons chaudes et de la nourriture des Norvégiens lors de leur passage sur le chemin.
Mansell blir igjen og venter med tre skadede. Da kommer det en gruppe menn oppover veien. Han tror det er tyskere. Men så viser det seg at det er mannskapet fra skipet «North Cornwall» som har klart å rømme.

Mansell reste à attendre avec trois blessés. Un groupe d'hommes arrive sur le chemin. Il croit que ce sont des Allemands. Mais il s'avère que c'est l'équipage du navire «North Cornwall» qui a réussi à s'échapper.
Klokken tre om ettermiddagen innser Mansell at ambulansen ikke kommer. Han be-sørger derfor skyss med hest og slede for de sårede. Dette blir en forferdelig tur for passasjerene, som påføres store smerter. Men ved nitiden om kvelden er alle trygt fremme i Ballangen.

A trois heures de l'après-midi, Mansell se rend compte que l'ambulance ne vient pas. Il entreprend alors d'atteler un cheval à une cariole pour les blessés. Ce fut un voyage épouvantable pour les passagers, qui on subi de grandes douleurs, mais à neuf heures du soir, ils étaient en sécurité à Ballangen.
«Hardy» kjørte seg på grunn på Vidrek ved lavvann. Senere på dagen da sjøen flør opp igjen, blir skipet løftet av grunn. Skipet kommer i drift og reker østover innover mot Narvik langs land. Fra land kan de tydelig se granathullene i skipssiden. Familien Kongsbakk holder humøret oppe, og i en slik alvorlig stund kommenterer faren spøkefullt at de skulle ha slept skipet inn til land fordi det ville ha fungert godt som molo. Så hadde det gjort en viss nytte for seg. Men skipet reker videre. Le «Hardy» s'était échoué à Vidrek à marée basse. Plus tard dans la journée, lorsque la mer est remontée, elle a soulevé le navire. Il a commencé à bouger et à s'éloigner vers l'est, allant vers Narvik le long de la côte. De la terre, on pouvait voir clairement les trous d'obus dans le flanc du navire. La famille Kongsbakk avait bon moral et commentait à la fois sérieusement et en plaisantant qu'ils auraient du tirer le navire sur terre où il aurait fait une digue acceptable. Il aurait donc été d'une certaine utilité pour eux, mais le navire continuait à s'éloigner.
Om kvelden drar familien Kongsbakk mot Skjervika hvor de skal overnatte på en tryggere plass hos Henning Ravn. Mens de står på veien ovenfor grendehuset, får de øye på tyske soldater som går om bord på «Hardy». De kan høre at de prater og diskuterer høylytt.

Le soir, la famille Kongsbakk se rendit près de Skjervika où elle passa la nuit à un endroit plus sûr avec Henning Ravn. Alors qu'ils étaient sur la route au dessus de la maison commune, ils entendirent des soldats Allemands qui allaient à bord du «Hardy». Ils pouvaient entendre car ils discutaient bruyamment.
De regner med at skipet skal sprenges, men det skjer ikke. I stedet blusser brannen om bord kraftig opp etter at tyskerne har forlatt skipet. Tyskerne har antakelig tømt bensin på flammene for å få skipet til å brenne fullstendig opp.

Ils estiment que le navire va se briser, mais il ne se passe rien. D'un coup, le feu redouble à bord après que les Allemands ont quitté le navire. Ils ont probablement répandu de l'essence sur le feu afin de brûler entièrement le navire.
«Hardy» driver over fjorden og går på grunn ved Einebærneset på Skjomnes. Når det på nytt blir lavvann, tipper skipet rundt og blir liggende med kjølen i været. Slik ligger det gjennom hele krigen. Tyskerne tar seg inn i skipet flere ganger i løpet av krigsårene. Etter krigen blir skipet fraktet bort i to deler av en pram tilhørende Høvding Skipsopphugging og hugget opp.

Le «Hardy» dérive dans le fjord et s'échoue près de Einebærneset à Skjomnes. De nouveau à marée basse, le navire roule et repose sur sa quille au gré du temps. Il en sera ainsi pendant toute la guerre. Les Allemands se sont rendus plusieurs fois sur le navire au cours des années de guerre. Après la guerre, le navire a été cassé en deux parties par une barge appartenant à Høvding Skipsopphugging et démoli.
I dagene etter skipbruddet får Jørgen Kongsbakk og hans bror i oppgave av faren å dra opp lik som ligger i fjæra og få dem ovenfor flomålet. Derfra blir de dratt på kjelke opp til gården hvor de blir hentet med lastebil og kjørt til Ballangen. Dette var sterk kost for to gutter i tenårene. Mange av de drepte var stygt maltraktert. Jørgen reagerer på at en død tysk marinegast ikke blir like pent behandlet av de sivile norske som kjører lastebilene, som de døde britene. Den tyske soldaten blir lempet opp på lastebilen som en vedsekk, mens de britiske blir plassert pent og forsiktig. Han synes det er ille at den tyske soldaten ikke blir vist like stor respekt som de britiske. De britiske soldatene viser derimot respekt for de døde tyske soldatene. Dans les jours qui ont suivi le naufrage, Jørgen Kongsbakk et son frère furent chargés par leur père de tirer les cadavres qui étaient encore dans l'eau au dessus de la ligne de marée haute. De là, ceux-ci furent ramenés sur le traineau jusqu'à la ferme, d'où ils furent transportés en camion jusqu'à Ballangen. Ce fut un rude boulot pour deux garçons à l'adolescence. Beaucoup parmi les morts, avaient été gravement mutilés. Jørgen réagit sur le fait qu'un marin allemand tué ne soit pas aussi bien traité par les civils norvégiens qui conduisent les camions que les morts britanniques. Le soldat allemand a été balancé sur le camion comme un sac de bois alors que les britanniques étaient rangés soigneusement. Il pense que c'est dommage de ne pas montrer autant de respect pour lui que pour les autres.
Les soldats britaniques ont du respect pour les soldats allemands morts.
I de neste tre dagene oppholder mannskapene fra Hardy og North Cornwall seg i Ballangen. De klarer å få tak i en uskadet tysk lettbåt fra Erich Koellner. I båten finner de en signallampe, og med denne får de til slutt kontakt med det britiske krigsskipet «Ivanhoe». Deretter går det ikke lang tid før alt mannskap blir evakuert ut til dette skipet. Au cours de trois jours suivant, les équipages du Hardy et du North Cornwall restent à Ballangen. Ils parviennent à récupérer un canot en bon état du navire allemand «Erich Koellner». Ils y trouvent une lampe de signalisation avec laquelle ils peuvent entrer an contact avec le navire de guerre britannique «Ivanhoe». Après cela, il ne fallut pas longtemps pour qu'ils y soient embarqués.
Familien Kongsbakk hadde etter 10. april mye kontakt med britene i vårmånedene i 1940. Soldater fra andre krigsskip kommer jevnlig i land for å kjøpe egg og melk i landhandelen. Ved en anledning har de med seg en britisk avis som de viser frem. Her er det en reportasje vedrørende mannskapet fra «Hardy» som var avbildet idet de kom hjem til England og ble møtt av Winston Churchill. I avisen er Vidrek nevnt, og britene sender sine hilsener dit. Après le 10 avril, la famille Kongsbakk a eu de nombreux contacts avec des Britaniques au printemps 1940. Les soldats des autres navires de guerre viennent régulièrement à l'épicerie acheter des œufs et du lait. Une fois, ils apportèrent un journal britannique où se trouvait un reportage sur l'équipage du «Hardy» qui était rentré en Angleterre et accueilli par Winston Churchill. Dans le journal, Vidrek était cité et les Britanniques les saluaient.
Etter krigen får faren til Jørgen Kongsbakk besøk av norske og britiske offiserer. Bakgrunnen for dette besøket er at de britiske offiserene gjennomgikk saken med tanke på mulige reaksjoner mot offiseren på «Hardy» som styrte skipet på land. Spørsmålet var om det var nødvendig å gjøre dette, tatt i betraktning at krigsskipet faktisk fløt opp ved høyvann og rekte av gårde en lengre distanse før det på nytt grunnstøtte og tippet rundt. Jørgens far får beskjed om å fortelle om det som skjedde så nøyaktig som mulig. Det som kommer frem, vil være med å avgjøre skjebnen til offiseren – om han skulle dumpes som offiser eller få fortsette i marinen. Après la guerre, le père de Jørgen Kongsbakk reçut la visite d'officiers norvégiens et britanniques. La raison de cette visite est que les officiers britanniques envisageaient des sanctions contre l'officier du «Hardy» qui a pris la décision d'échouer le navire. La question était de savoir s'il était nécessaire de le faire vu que le navire a flotté encore longtemps à marée haute avant de couler. Le père de Jørgen a du rapporter les évènements de la façon la plus précise possible. Ce qui devait être pour pouvoir décider du sort de l'officier, s'il devait être exclu ou s'il pouvait rester dans la marine.
Jørgen Kongsbakk er ikke i tvil om at offiseren gjorde det eneste rette. Dersom han ikke hadde kjørt skipet på land, hadde det kommet til å bli skutt fullstendig i filler og mange flere ville ha omkommet, kanskje alle om bord.


Einar Kongsbakk, Bergen
Jørgen Kongsbakk n'a aucun doute. L'officier a fait le bon choix. S'il n'avait pas échoué le navire, il aurait fini par être entièrement déchiqueté en miettes et beaucoup plus seraient morts, peut-être même tous à bord.


Einar Kongsbakk, Bergen
Canberra Times 24 April 1940 (på engelsk)Canberra Times 24 April 1940 (en anglais)

ONE SHIP AND TWO MEN

HMS HARDY 2/3

HMS HARDY OG REDNINGSAKSJONEN PÅ VIDREK HMS HARDY ET LE SAUVETAGE A VIDREK




Jørgen Kongsbakk ble født i 1927 og er således 13 år i april 1940. Han bor på en gård på Vidrek sammen med mor, far og fem søsken. På gården er det en landhandel og båtekspedisjon som faren driver. De har dessuten noen kyr og sauer, samt hest. Fôr til dyrene dyrker de selv, i tillegg til diverse grønnsaker. Jørgen har mange minner fra vårmånedene i 1940:


Jørgen Kongsbakk est né en 1927 et il a 13 ans en avril 1940. Il habite dans une ferme avec sa mère, son père et cinq frères et sœurs. Dans la ferme, il y a une épicerie et le service d'expédition par bateau que le père dirige. Il y a aussi quelques vaches, des moutons et des chevaux. Les aliments pour les bêtes qu'ils cultivent eux-mêmes et divers légumes. Jørgen a beaucoup de souvenirs de ce printemps 1940 :


9. april 1940 begynner galskapen. De hører godt smellene fra Narvik da panserskipene blir senket. Men ellers ser de ingenting i snøkovet denne dagen. De merker ikke noe til de tyske inntrengerne, men det kommer en strøm av sivile som har evakuert fra Narvik. De får mat og husly. 10. april havner de imidlertid nærmest på hovedscenen for det som skjedde den dagen. Ved femtiden om morgenen er de vitne til sjøslaget på Ofotfjorden. De går i dekning i kjelleren under låven. De er livredde. Det er intens skyting fra sjøen. En granat som blir skutt fra et av skipene, går i lav bane så vidt over låven deres. Granaten treffer låven til naboen Ole Olsen. Låven brenner opp, og hesten med. Le 9 avril 1940, la folie commence. Ils entendent les détonnations venant de Narvik lorsque les cuirassés allemands sont coulés, mais ils ne voient rien à cause de l'accumulation de neige. Ils n'ont pas été inquiétés par l'envahisseur allemand, mais ils ont vu arriver un flot de civils qui ont fui Narvik à qui ils ont donné de la nourriture et un abri. Le 10 avril, ils pouvaient mieux voir ce qui s'est passé et à 5 heures du matin, ils ont pu assister à la bataille dans l'Ofotfjorden. Les réfugiés vont se cacher dans la cave sous la grange, ils sont terrifiés. La mer est un brasier intense. Une grenade, tirée de l'un des navires, tombe sur une grange près de leur étable, chez Ole Olsen, la grange brûle et le cheval avec.
Etter en stund kjører den britiske destroyeren «Hardy» for full fart på grunn i fjæra like nedenfor gården. Dette skjer mens det er lavvann. Skipet har blitt truffet av flere granater, og det brenner voldsomt. Det er mange drepte og skadede om bord. Soldater tar seg i land i fjæra etter en lengre svømmetur. Da kommer familien Kongsbakk ut fra dekningen i kjelleren og hjelper til med å berge mannskapet. De glemmer å være redde. Après un moment, le destroyer britannique «Hardy» s'echoue brutalement sur un banc juste en dessous de la ferme. Il a été frappé par plusieurs tirs et brûle intensément. Il y a beaucoup de morts et de blessés à bord. Les soldats arrivent sur la berge après une longue nage. Alors, la famille Kongsbakk quittent l'abri souterrain et aident comme ils peuvent à sauver l'équipage. Ils oublient d'avoir peur.
Britiske marinegaster strømmer inn på land. De som kan gå selv, tar seg opp til gårdene på Vidrek, herunder gården til Kongsbakk. Mange av naboene har allerede evakuert slik at mange hus står tomme. Men familien Kongsbakk er fortsatt på gården, samt to–tre av de nærmeste naboene. De britiske soldatene søker ly på alle tilgjengelige gårder, og de får hjelp fra mange av lokalbefolkningen på Vidrek. Jørgens far Enevold og broren, samt Jørgen selv, drar ned i fjæra for å hjelpe til. De har med seg en stor kjelke som de kan frakte skadede på. Les marins britanniques prennent pied sur la terre. Ceux qui peuvent marcher vont seuls jusqu'aux maison et à la ferme des Kongsbakk. Beaucoup de voisins sont partis et leurs maisons sont vides. Mais la famille Kongsbakk est restée à la ferme ainsi que deux ou trois voisins. Les soldats britanniques trouvent refuge dans ces maisons et l'aide des habitants de Vidrek. Jørgen et son père Enevold, ainsi que son frère, descendent à la côte pour aider. Ils ont avec eux un gros traineau avec lequel ils transportent les blessés.
De hjelper til med å få opp av sjøen dem som ikke kan gå selv. Mange skadede og drepte, både menige soldater og høyere offiserer, skal etter hvert bli dratt på denne kjelken opp til gården til Kongsbakk. Ils vont chercher dans la mer ceux qui ne peuvent pas marcher seuls. De nombreux blessés et aussi les morts, aussi bien soldats du rang qu'officiers supérieurs seront successivement ramenés à la ferme des Kongsbakk.
Kaptein Warburton-Lee er brakt ned fra broen. Det samme gjelder navigasjonsoffiseren løytnant Gordon-Smith. Sistnevnte har en stygg hodeskade. Warburton-Lee blir tatt inn til land av skytteren mr. McCracken. Da de når land, er kapteinen død.

Le Commandant Warburton-Lee est ramené de sur le navire, ainsi que le lieutenant Gordon-Smith. Ce dernier a une vilaine blessure à la tête. Warburton-Lee a été ramené par le tireur Mc Crakken. Lorsqu'ils atteignent la terre, le Commandant est mort.
Nede i fjæra får Jørgens far og bror beskjed om bare å legge Warburton-Lee på kjelken og få ham opp til gården. Skipssjefen er død. Det er ikke mer å diskutere, ifølge legen. Warburton-Lee blir senere gravlagt på kirkegården i Ballangen sammen med mange andre soldater fra Hardy. Près de la berge, le père de Jørgen et son frère attendent pour mettre Warburton-Lee sur le traîneau et l'amener à la ferme. Le commandant est mort, il n'y a aucun doute, selon le médecin. Warburton-Lee a été enterré plus tard dans le cimetière de Ballangen avec beaucoup d'autres soldats venant du «Hardy».
Sjefsfyrbøter Styles og legen løytnant Waind har begge blitt skadet. De har kommet seg til land i lag. Skipslegen er skadet i skulderen. En stor splint står fast i skulderbladet. I mange år etter krigen tok familien Kongsbakk vare på jakken til legen. Det var et stort hull i skulderen på jakken. Styles blir dratt opp til gården til Kongsbakk på kjelken. Han jamrer seg, tar seg til brystlommene på uniformen og snakker om kona si. Le chef machiniste Styles et le médecin lieutenant Waind ont été blessés. Ils sont venus jusqu'à terre ensemble. Le médecin de bord est blessé à l'épaule. Il a reçu un éclat d'obus dans l'omoplate. Longtemps après la guerre, le médecin a reçu des soins pour ça. Styles a été tiré sur le traîneau jusqu'à la ferme des Kongsbakk. Se tenant après les poches depoitrine de son uniforme, il se lamentait et parlait de sa femme.
Oppe på gården er det bokstavelig talt stappfullt. Britiske soldater er overalt i alle rom. På gulvene flyter det med sjøvann fra klærne deres. Da det ikke er plass på gården, blir Styles tatt inn på nabogården hvor faren til Jørgen må bryte seg inn. Gårdens eiere er borte. De har allerede evakuert. De fyrer opp i ovnen. Styles blir liggende på gulvet. En norsk jente setter av gårde på ski for å hente lege.

La ferme est pleine à craquer. Les soldats Britaniques s'entassent dans toutes les pièces. Sur les planchers flotte l'eau de mer qui coule de leurs vêtements. Comme il n'y a pas de place à la ferme, Styles prend place dans la ferme d'un voisin proche où le père de Jørgen a pénétré. Les propriétaires de la ferme sont absents, Ils ont déjà évacué l'endroit. Ils allument le fourneau. Styles est couché sur le sol. Une fille norvégienne part à ski pour trouver un médecin.
Jørgens far går så over til sin egen gård for å hente hjelp til den sårede. Der er skipslegen som har fått på seg en tørr undertrøye og underbukse av vadmel. Han får på seg en frakk og går oppover til nabogården. I gamle kalosjer labber han av gårde i snøen. Jørgen glemmer aldri dette synet. Le père de Jørgen va voir dans sa propre maison si quelqu'un peut venir aider les blessés. C'est le médecin de bord avec le maillot de corps et le caleçon sec qu'il a trouvés qui passe un manteau et va à la ferme voisine. Des vieilles galoches aux pieds, il a laissé des traces de pattes dans la neige. Jørgen n'oubliera jamais ce spectacle.
Legen bruker ikke mye tid på pasienten. Han letter bare litt på øyelokket til Styles og sier på engelsk at han har vært en god mann og Gud bevare deg. Mer legetjeneste gjorde han ikke, idet han straks så at Styles var død og at det ikke var noe mer å gjøre. Senere blir den omkomne fraktet på kjelke opp til nabogården Skogset og gravd ned i en snøskavl der. Le médecin ne passe pas beaucoup de temps avec le patient. Il soulève juste un peu la paupière de Styles et lui dit en anglais qu'il a été un homme bon et que Dieu le garde. Il n'a pas eu besoin de faire d'ordonnance, il a reconnu que Styles était mort et qu'il n'y avait plus rien à faire. Plus tard, le défunt a éta remis sur le traîneau et porté à la ferme Skogset voisine et enseveli dans une congère.
Faren til Jørgen hadde merket seg at Styles snakket om sin kone og tok på uniformslommene sine mens han ble dratt opp til gården. Han forstod at den døde ønsket å formidle noe til sin familie. Faren dro derfor senere oppover til Skogset og gravde liket frem fra snøen. I brystlommene fant han brev og foto fra kona og familien. Via Kåre Pettersen i Ballangen ble disse tingene sendt til den omkomnes kone i England. Le père de Jørgen avait noté que Styles avait parlé de sa femme et tenait ses poches d'uniforme quand il avait été amené à la ferme, Il comprit que le défunt voulait communiquer quelque chose à sa famille. Le père alla chez Skogset déterrer le cadavre de sa tombe de neige. Dans sa poche de poitrine il trouva une lettre et une photo de l'épouse et de la famille. Ces objet furent envoyés à l'épouse du défunt en Angleterre via Kåre Pettersen à Ballangen
Pakken kom frem etter krigen. Familien Kongsbakk fikk brev fra Styles kone som ønsket å vite mer om hva som skjedde på Vidrek 10. april 1940. Dette ble forklart henne i brev fra Jørgens far. Mange år senere kom hun til Vidrek for å treffe dem og se plassen hvor ektefellen omkom. Tilfeldighetene gjorde at ingen var hjemme da, og de fikk ikke møtt henne. Dette var tungt for familien Kongsbakk i ettertid. Le paquet est arrivé après la guerre. La famille Kongsbakk reçut une lettre de l'épouse de Styles qui demandait à savoir ce qui s'était passé à Vidrek le 10 avril 1940. Ce qui lui a été expliqué par une lettre en retour. Plusieurs années plus tard, elle vint à Vidrek pour voir l'endroit où son mari était mort. Le hasard voulut que personne n'était à la maison. Avec le recul, ce fut dur pour la famille Kongsbakk.

HMS HARDY 1/3

HMS HARDY OG REDNINGSAKSJONEN PÅ VIDREK HMS HARDY ET LE SAUVETAGE A VIDREK


Rundt klokken 04.30 10. april går de engelske krigsskipene «Hardy», «Hunter», «Havock», «Hotspur» og «Hostile» til angrep på de tyske skipene på Narvik havn. Hardy, som er ledet av kaptein Bernard Armitage Warburton-Lee, går i spissen for angrepet. De angriper tre ganger. Tyskerne blir fullstendig overrumplet. Med ild fra torpedoer og kanoner uskadeliggjør britene de tyske destroyerne «Wilhelm Heidkamp», «Anton Schmitt», «Dieter von Roeder», «Hans Lüdemann» og «Hermann Künne». Aux alentours de 4:30, le 10 avril, les navires de guerre anglais «Hardy», «Hunter», «Havock», «Hotspur» et «Hostile» vont attaquer les navires allemands dans le port de Narvik. Le «Hardy», commandé par Bernard Armitage Warburton-Lee, mène l'attaque. Ils attaquent trois fois. Les Allemands sont complètement pris par surprise. Aves le feu des torpilles et des fusils, les Britanniques neutralisent les destroyers allemands «Wilhelm Heidkamp», «Anton Schmitt», «Dieter von Roeder», «Hans Lüdemann» et «Hermann Künne».
Men andre skip fra den tyske flåten skal snart bite fra seg. På vei utover Ofotfjorden etter angrepet blir britene først uventet angrepet av de tyske destroyerne «Wolfgang Zenker», «Erich Giese» og «Erich Koellner» som har ligget i Herjangsfjorden. Britene flykter utover Ofotfjorden. De tyske skipene må gi opp å forfølge dem da de ikke har nok drivstoff. Ved Ballangen kommer det nok en overraskelse. De tyske krigsskipene «Georg Thiele» og «Bernd von Arnim» har ligget der om natten. De avskjærer nå britene.

Mais, d'autres navires de la flotte allemande vont les attaquer. Sur le chemin de retour vers Ofotfjorden, après l'attaque, les Britanniques sont d'abord attaqués par les destroyers allemands «Wolfgang Zenker», «Erich Giese» og «Erich Koellner» qui se trouvaient dans le Herjangsfjorden. Les Britanniques fuient à travers Ofotfjorden, Les navires allemands doivent abandonner la poursuite car ils manquent de carburant. Près de Ballangen les attend une surprise. Les navires de guerre «Georg Thiele» et «Bernd von Arnim» s'y sont abrités pour la nuit et ils interceptent les Britanniques.
En salve treffer broen på «Hardy». Kaptein Warburton-Lee blir dødelig såret. Alle som oppholder seg på broen, blir enten drept eller såret. Kvartermester og løytnant G.H. Stanning oppholder seg også på broen. Han har blitt alvorlig skadet og har mistet følelsen i den ene foten. Til tross for skaden overtar han kontrollen og styrer skipet nedover fjorden inntil han blir avløst av en matros. Une salve atteint la passerelle du Hardy. Le commandant Warburton-Lee est mortellement blessé. Tous ceux qui se trouvaient là sont tués ou blessés. Le quartier-maître et lieutenant G.H. Stanning se tenait aussi sur la passerelle. Il est gravement blessé et a perdu toute sensation dans un pied. Malgré cela, il prend le commandement et mène le navire dans le fjord jusqu'à ce qu'un marin le remplace.
«Hardy» mister snart fart som følge av skadene. Dersom skipet blir liggende stille, vil det bli skutt i senk av tyskerne. Stanning gir ordre om å kjøre skipet mot land. Torpedooffiseren, løytnant G.R. Heppel, har tatt seg til broen. Han overtar kontrollen og utfører ordren fra Stanning og kjører skipet på land rett utenfor Vidrek. «Hard»y grunnstøter og brenner, og det blir gitt ordre om å forlate skipet.

Touché, le «Hardy» perd de la vitesse. S'il reste immobile, il sera coulé par les Allemands. Stanning donne alors l'ordre de mener le navire à terre. L'officier torpilleur, le lieutenant G.R. Heppel, est sur la passerelle. Il prend la barre et exécute les ordres de Stanning. Il amène le navire près de Vidrek et l'y échoue alors qu'il brûle. L'ordre est donné d'abandonner le navire.
Men «Hardy» har grunnstøtt langt fra land. Mannskapet må svømme nesten 400 meter i den iskalde sjøen for å komme på land. De som er skadet og ikke klarer å svømme selv, må hjelpes av de uskadede. Det er ingen livbåter de kan bruke. Heppel vurderer det slik at navigasjonsoffiseren Gordon-Smith er så hardt skadet at han vil omkomme om han må ut i det kalde sjøvannet. Han beslutter derfor å forlate ham på dekket inntil videre. Imens fortsetter de tyske destroyerne å skyte på «Hardy».

Mais le «Hardy» s'est échoué loin de la terre ferme. L'équipage doit nager presque 400 mètres dans une mer glaciale pour atteindre la terre. Ceux qui sont blessés ne peuvent nager seuls et doivent être aidés par ceux qui sont valides. Il n'y a pas de canots de sauvetages qu'ils puissent utiliser. Heppel considère que l'officier Gordon-Smith est si gravement blessé qu'il ne sortirait pas vivant de l'eau. Il décide donc de le laisser sur le pont en attendant mieux, pendant que les destroyers allemands continuent à tirer sur le «Hardy».
Idet «Hardy» grunnstøter ved Vidrek, starter andre akt i dramaet. Det er nå om å gjøre å berge livet til så mange som mulig av det britiske mannskapet. Her skal sivilbefolkningen på Vidrek komme til å spille en viktig og avgjørende rolle. Det er mange sivile som deltar i redningsaksjonen. En av disse er Jørgen Kongsbakk.

Une fois que le «Hardy» est échoué à Vidrek commence le deuxième acte de ce drame. Il faut maintenant faire en sorte de sauver le plus grand nombre de vies possibles dans l'équipage britannique. La population civile de Vidrek va jouer un rôle important et même crucial dans ce sauvetage. Parmi eux se trouve Jørgen Kongsbakk.

Cap d'Ailly


- Beaucoup d'épaves, dit la carte.
- Mais non, répond Google Earth, pas une seule...

Vérifiez vous même avec les coordonnées géographiques : 49°55'20.65"N   0°57'42.34"E

Juno Beach, Calvados, France


Steinsundet 2


MS Erling Jarl

Klikk/Cliquez

13.03.1980 ca kl 02.30 gikk nordgående MS Erling Jarl på grunn ved Steinsundet i Sollund kommune. Skipet hadde betydelige skader, og ble passasjerer i livbåt evakuert .

Le 13.03.1980 vers 2h30 du matin MS Erling Jarl faisant route vers le nord s'est échoué dans le Steinsundet dans la commune de Sollund. Le navire avait des dommages importants, et les passagers ont été évacués en canot de sauvetage.

MS Erling Jarl, 82m, 575 passagers.

Steinsundet


dispositif anti 13 janvier 2012


Passage


ECDIS vs réalité

Deux vues d'un même passage. Il est 23h30.

Première vue, sur l'écran. Le navire est figuré par le rond jaune, les traits blancs sont le cap du navire et le cap par rapport au sol. Il suit la route tracée mais l'informatique et les satellites sont-ils infaillibles ?



Deuxième vue, au même moment, ce qu'on voit de la passerelle, en direct, à l'œil nu.


Finalement, qu'est-ce qui vous semble le mieux ?

Navigation électronique


Naviguer au radar, c'est certainement un progrès. Mais pas sans une surveillance de tous les instants. Les meilleurs programmes informatiques ont des failles. Sur l'image radar ci dessus, malgré la présence des waypoints tout proches, on voit que la route doit être suivie au mètre près.

Et ça ?





Je ne l'ai pas fait exprès...

... Mais c'est arrivé quand même.

Javel

Rouge sur blanc
Et bien, c'est pareil pour le bacille de Yersin !
Il vivait tranquille dans la ville de Smyrne où les habitants y étaient habitués et s'en défendaient comme nous d'un vulgaire rhume et il n'avait pas demandé à être embarqués dans les balles de coton infestées de puces attendues par les marchands marseillais.
Le bacille de Yersin n'est donc pas l'unique cause de la peste qui a fait 40 000 morts à Marseille en 1720. L'immunité est aussi en cause, sinon, la peste aurait tué les 100 000 habitants qui vivaient dans la ville à ce moment là.
Et on ne peut pas l'incriminer, lui non plus :


Parce qu'il est une victime du bacille de Yersin, comme l'homme.
Parce que les puces le piquent, lui aussi et qu'il ne le fait pas exprès.

Alors, la peste à Marseille, une catastrophe, oui, mais est-ce bien la plus grande ?
Car qui est responsable de tous ces morts ?
La grande concentration d'êtres humains tous au même endroit, le manque d'hygiène et aussi la cupidité.
Parce que si le navire qui transportait ces cotons avait été mis en quarantaine, comme il se devait, la maladie ne se serait pas transmise à la population. Mais les marchands ont acheté les inspecteurs des services sanitaires pour pouvoir toucher leur argent plus vite. La voilà, la plus grande catastrophe, la malhonnêteté.

J'en profite pour dire que j'ai lu tout à l'heure des statistiques qui indiquait qu'un meurtre sur trois en France est commis dans les Bouches du Rhone, et plus particulièrement à Marseille, alors que ce département ne représente que 3% de la population française, et ça, n'est-ce pas une autre catastrophe ?

Costa Concordia, mon premier billet.

jeudi 19 janvier 2012


Costa Concordia

Sur cette carte, les différentes positions du navire Costa Concordia le 13 janvier dernier, relevées par le Système d'Identification Automatique dont tous les navires de jauge +300 sont obligatoirement équipés.
Le navire émet à fréquences régulières en temps réel des informations sur son identification, sa position et sa vitesse. C'est l'officier de quart qui a la responsabilité de ces transmissions ainsi que l'état du navire, naviguant, ancré, amarré. Il a la possibilité de les arrêter à volonté sous les ordres et la responsabilité du capitaine.
Les points rouges sont les positions réelles relevées pour le Costa Concordia.
La position est corrigée toutes les 90 secondes mais les données ne sont pas toutes enregistrées, le plus souvent, il y a 4 minutes entre deux points.  (Hors carte 20:21, 20:25, 20:29 et 20:33)


Entre 20:37 et 20:53, il manque les points 20:41, 20:45 et 20:49, ce qui fait 16mn de silence.
Les tracés de couleurs claires sont les différentes routes possibles. En bleu, probablement fausse, la route directe entre les deux positions, en rose, les deux hypothèses vraisemblables.

Voici un agrandissement de la carte sur la zone probable de l'accident.
Un marin, même cinglé bourré mort ne passerait pas entre Le Scole et Giglio.


Le caillou encastré dans la coque (donnant une idée de la vitesse du bateau = au moins 10 nœuds) a été arraché lors d'une manœuvre. Les roches immergées à la pointe est correspondent à la déchirure de la coque sur babord. L'examen du récif sera décisif et immédiat.
Faire une erreur, ça arrive à tout le monde, arrêter les transmissions AIS, c'est l'indice qu'on va faire une connerie.

Al.

Si j'importe cet article, c'est qu'il s'agit de mon premier jugement sur ce naufrage. Je vais en avoir besoin pour développer mon ressenti à ce sujet. Pour voir la première parution, cliquez sur le titre.