Dans la flotte civile aussi, on trouve un bateau nommé HARDY. Un caboteur anglais construit en 1880.
Il a d'abord porté le nom de MANDARIN, avant de changer de propriétaire en 1896 et d'être rebaptisé.
Son épave est ici, face aux falaises de Ault.
Voici ce qui s'est passé le 11 décembre 1911, rapporté dans le journal de Rouen.
UN STEAMER FAIT EXPLOSION AU LARGE DU TRÉPORT
Un mort et six blessés
Le Tréport, 11 décembre
Notre population vient d'être vivement émue par la nouvelle qu'une catastrophe s'est produite au large du Tréport. Un steamer a fait explosion et a coulé.
Le vapeur Hardy sortait du port vers une heure de l'après-midi. Il se dirigeait sur Londres, port avec lequel il est en relation habituelles pour le compte de la compagnie des Services Maritimes.
Une demi-heure après, de la plage, on apercevait une épaisse fumée qui se dégageait du steamer. Celui-ci ne tardait pas à revenir vers la côte. Tout à coup on vit une large flamme embraser le navire qui disparut dans un nuage de vapeur et de fumée. Quand ce nuage se fut dissipé on aperçut le navire échoué sur le côté et s'enfonçant rapidement dans la mer. Le Hardy se trouvait alors à trois milles au large entre la plage d'Ault et les bois de Cise.
Qu'était devenu l'équipage ? Cette angoisse était dans tous les cœurs. Aussi vite qu'ils le purent, les remorqueurs et chalutiers se mirent sous pression pour porter secours à l'équipage. A vrai dire, on craignait bien que cet équipage composé de quatorze hommes, y compris le capitaine, n'ait péri dans l'explosion.
Mais heureusement quand les bâtiments tréportais eurent gagné le large ils aperçurent, venant à leur rencontre, plusieurs hommes montés dans des canots. C'étaient les naufragés du Hardy qui gagnaient la côte dans leurs embarcations du bord. Un seul de leur camarade avait disparu dans la catastrophe, mais six d'entre eux étaient blessés.
A quatre heures, l'équipage du bâtiment naufragé débarquait au Tréport où il reçut tous soins utiles. Les marins racontent qu'un incendie s'étant déclaré subitement avec une extrême violence, une explosion se produisit qui anéantit las chaudières et provoqua l'échouement du vapeur.
Celui-ci est coulé en eau profonde. A marée haute, de la plage, on n'aperçoit guère que l'extrémité de la mâture. Le bâtiment et sa cargaison étaient assurés.
Le Naufrage du Victoria
Une douzaine de victimes
Hier vers midi, la nouvelle du naufrage d'un paquebot de la
Compagnie de Dieppe à Newhaven se répandait à
Rouen et y causait une vive émotion. Un de nos collaborateurs s'est rendu à Dieppe et nous a adressé les télégrammes suivants : Dieppe, 13 avril, 8h.15 soir. « Ce matin, à quatre heures quinze, le steamer Victoria, capitaine Clarck, de la Compagnie de Dieppe à Newhaven, trompé par un brouillard subit, approcha près des côtes dans les parages du Cap d'Ailly. Voulant regagner le large, le steamer s'enfonça entre les rochers d'Ailly, à 2.500 mètres du rivage et ne put continuer sa route. Le steamer brisa son avant sur les rochers. Tous les passagers, au nombre de 94, affolés, couraient sur le pont. Les canots furent mis à l'eau avec une vingtaine de passagers. Un châle, enroulé dans la poulie, fit descendre le canot perpendiculairement et non horizontalement, comme il le fallait. Dans cette fausse manœuvre, une quinzaine de personnes tombèrent à la mer ; d'autres gagnèrent la terre à la nage. Les naufragés ont été reçus chez la veuve Varin, dans l'hôtel des Bains et dans l'hôtel du Casino. On leur a procuré des vêtements et tous les soins. M. Hendié, préfet de la Seine-Inférieure ; M. Fourcand, sous-préfet de Dieppe ; les autorités de Dieppe, M. l'ingénieur en chef Alexandre, M. Lhôpital, commissaire de la marine, M. Leclerc, capitaine de gendarmerie, sont arrivés sur le lieu du sinistre. |
Dieppe, 9h.
Soir.
Ma dépêche
vous a appris la catastrophe. Ce que je ne vous ai pas dit encore,
c'était l'inexprimable confusion qui s'est produite au
moment où, le navire touchant les rocs, trois ou quatre
sinistres craquements ont jeté l'émoi sur le navire.
Parmi les 94
passagers, quelques uns étaient debout dans leurs cabines,
s'apprêtant au débarquement, car l'heure approchait,
on le savait. Tout le monde se précipite sur le pont ;
des cris partent de la foule, qui voit le navire avancer encore
quelques minutes, puis virer de bord, et finalement, après
une nouvelle secousse, rester immobile.
Bien peu ont
pu garder leur sang-froid et écouter les supplications du
capitaine Clarck, des ses officiers et de l'équipage, qui
s'efforçaient de rassurer les passagers. On me cite un de
ces derniers qui, comprenant la situation, et sachant que
l'affolement pouvait tout perdre, mêlait ses exhortations à
celles des officiers, « Calmez-vous, disait-il, n'ayez
aucune crainte, la mer baisse, il n'y a aucun danger, peut-être
même pourrons-nous gagner le rivage presque à pied
sec. Faites comme moi ; voyez, je n'ai point d'appréhension,
j'allume ma cigarette. »
Mais,
hélas ! Prêcher d'exemple ne suffit pas dans une
pareille occurrence. La terre était à plus de deux
kilomètres. Ce n'était pas rassurant pour des
passagers qui étaient sous le coup d'un si terrible réveil.
Et, tout
comme dans l'accident du Furet, arrivé dans le port de
Rouen
en décembre
1885, tous, hommes, femmes et enfants, s'entassaient sur le bord
où, déjà, sur les ordres du capitaine,
l'équipage mettait un premier canot à la mer. Il
n'était pas encore à flot que quinze personnes s'y
précipitaient. Vous savez le fatal accroc qui se produisit.
Le mot n'est que trop juste ; c'est un misérable
accroc qui a perdu tant d'existences.
|
Le châle
d'une dame, qui s'était jetée des premières
dans le canot, s'est pris dans une poulie des palans et en a
arrêté le mouvement. L'autre palan, celui-ci d'avant,
continuait à fonctionner, de sorte que le canot descendait
à pic ; pour comble de malheur, quand le premier palan
a été dégagé, une lame a fait chavirer
le canot.
Vous voyez
la scène. Tous les passagers trop hâtifs de ce canot
avaient été submergés. Ce fut, à bord
du vapeur, un long cri d'épouvante. On jetait des bouées
et tout ce qu'on trouvait sous la main pour aider les malheureux
qui reparaissaient à la surface à se soutenir sur
l'eau. Sur le pont, un prêtre irlandais adressait une
bénédiction suprême à ceux qui allaient
périr, et ses prières dites à haute voix
avaient une imposante solennité ; ce qui doit être
une consolation pour ceux qui, groupés autour de lui,
avaient l'horrible angoisse de penser que peut-être, parmi
les morts, ils comptaient une mère, un père ou des
frères.
L'équipage,
officiers en tête, a fait admirablement son devoir –
tous les survivants s'accordent à le dire- et s'est
multiplié pour sauver les malheureux tombés en mer.
Hélas, on n'a pu en ramener que trois à bord. On en
voyait quelques uns qui s'efforçaient de nager vers la
terre, mais bien peu ont du y arriver. Quel douloureux drame ce
fut, ceux-là seuls peuvent le dire qui en ont été
les témoins ou les acteurs. Le fait suivant le dit assez.
Un jeune Anglais avait réussi à saisir une épave
flottante et à se mettre à cheval dessus et il
nageait ainsi.
« Tous les autres, a
t-il dit plus tard, voulaient s'accrocher à moi. Ils
étaient quatre, cinq, peut-être six, qui me prenaient
par les pieds, s'accrochaient à moi et me criaient de les
prendre. Mais je les ai repoussés à coup de pieds
parce qu'ils m'auraient fait chavirer et je ne sais pas nager. »
|
HMS HARDY 3/3
HMS HARDY OG REDNINGSAKSJONEN PÅ VIDREK | HMS HARDY ET LE SAUVETAGE A VIDREK |
På Vidrek er det fullstendig kaos denne dagen. Cirka 140
mann fra Hardy overlever. Alle får god hjelp av innbyggerne
på Vidrek. Foruten familien Kongsbakk kan som eksempel
nevnes Bjørgvin Overvåg, naboen til familien
Kongsbakk, som også gjør en kjempeinnsats. Han gir
marinegastene klær og er med i fjæra og drar skadede
opp fra sjøen og på slede opp til gården. Det
er ikke nok klær til å kle opp marinegastene fullt ut.
De må nøye seg med ett eller to plagg hver. Et annet
eksempel er Birgit Ravn som er enke med fem barn. Hun finner frem
klær som blir gitt til de forfrosne engelskmennene. På
gården hos Petra Kristensen får soldatene også
god hjelp. Da den norske legen kommer, får de den gode
nyheten om at det ikke er noen tyskere i Ballangen. Han ringer
etter hjelp og får løfte om ambulanse og leger. |
A Vidrek, c'est le chaos complet ce jour là. Environ 140 hommes du «Hardy» ont survécu. Tous cherchent de l'aide à Vidrek. En plus de la famille Kongsbakk, on peut citer en exemple Bjørgvin Overvåg, un voisin des Kongsbakk, qui a aussi donné beaucoup d'énergie. Il a donné des vêtements aux marins et il a aidé à sortir les naufragés de la mer et à tirer le traineau jusqu'à la ferme. Il n'y a pas assez de vêtements pour habiller tous les marins et ils doivent se contenter de peu. Un autre exemple est Birgit Ravn, veuve avec cinq enfants, qui a trouvé des vêtements pour couvrir les Anglais frigorifiés. A la ferme de Petra Kristensen, les soldats trouvent aussi une aide précieuse. Lorsque le médecin norvégien arrive, il leur donne la bonne nouvelle, il n'y a pas d'Allemands à Ballangen. Il appelle pour avoir de l'aide et on lui promet une ambulance et des médecins. |
Mens de venter på dem, får torpedooffiser Heppel frivillige til å dra tilbake til «Hardy» for å hente Gordon-Smith. Det overrasker dem å se at navigasjonsoffiseren virrer rundt på dekket. De finner en jolle og bringer ham trygt i land ved hjelp av denne. Skadene hans er begrenset til brudd på hjerneskallen. Han blir senere helt frisk igjen. | Pendant qu'ils les attendent, l'officier-torpilleur Heppel revient sur le «Hardy» pour chercher Gordon-Smith. Il est surpris de voir que l'officier tourne en rond sur le pont. Ils trouvent une yole et l'amène en sécurité sur la terre. Ses blessures sont limitées à une fracture du crâne. Il s'en remettra complètement. |
«Hardy» ligger rett nede i fjæra og kan så vidt ses fra gården til Kongsbakk. Det brenner voldsomt i skipet. Jørgen husker godt at navigasjonsoffiseren ble reddet. Fra land kan de se en person som ustanselig går rundt på skipet. Han er siste mann om bord. Britene forteller at han må ha mistet forstanden. Far til Jørgen spør dem da om de ikke skal ta ham på land. Jo, det skal de. | Le «Hardy» est tout près de la rive et on le voit mal de la ferme des Kongsbakk. Ça brûle fort sur le navire. Jørgen se rappelle bien que l'officier de navigation a été sauvé. De la terre, ils voient une personne qui tourne constamment sur le navire. Il est le dernier homme à bord. Les Anglais disent qu'il a perdu l'esprit. Le père de Jørgen leur demande s'ils ne devraient pas le prendre à terre. Si, il devraient. |
Etter at noen av soldatene har fått på seg tørre klær og har fått varmen i seg, tar de naboens båt og ror ut til skipet. Det ble fortalt at de hadde måttet slå ham i svime for å få ham med seg. Men han ble berget i land i live. | Après que quelques uns des soldats se soient habillés de sec et réchauffés, ils prennent le bateau du voisin et rament jusqu'au navire. Il a été raconté qu'ils avaient du lui faire perdre conscience pour le faire descendre avec eux, mais il est arrivé à terre vivant. |
Jørgen og hans bror må etterpå redde naboens båt som holder på å drive fra land som følge av manglende fortøyning. Oppe i båten finner de en haug med eiendeler som britene hadde rasket med seg da de var om bord i «Hardy». Blant annet har de etterlatt et stort antall militærsko. Men i farten har de stort sett bare fått med seg sko for den ene foten. Kun noen få par kunne settes sammen og brukes. Dette ble en liten humoristisk episode for guttene oppe i alt det forferdelige. | Jørgen et son frère doivent ensuite aller récupérer le bateau du voisin qui a glissé de la terre et dérive, faute d'avoir été amarré. Dans le bateau, ils trouvent un tas d'objets que les Britanniques avaient rafflés avec eux losqu'ils étaient à bord du «Hardy». Par exemple, le pied gauche d'un grand nombre de godillots. Mais à ce moment, ils ont surtout mis une chaussure sur un seul pied. Seules quelques unes faisaient une paire et pouvaient être utilisées. Ce fut un petit épisode humoristique pour les garçons dans toute cette horreur. |
I båten finner de også en sekk av oljeduk som faren tar vare på. Han gjemmer sekken og overlater den senere til en britisk marineoffiser. Sekken inneholdt viktige dokumenter fra «Hardy» som ikke måtte falle i tyskernes hender. | Dans le bateau, ils trouvent aussi un sac de toile cirée dont le père va prendre soin. Il va le cacher pour le remettre ensuite à un officier de la marine britannique. Le sac contient des documents importants du «Hardy» qui ne doivent pas tomber aux mains des Allemands. |
Det brenner hele tiden kraftig om bord i «Hardy», som ligger bare noen hundre meter fra gården. Hos familien Kongsbakk oppstår det frykt for at ammunisjonslageret om bord på skipet skal detonere og forvolde skade på mennesker og dyr på gården. Fjøset står særlig utsatt til, og de tenker derfor på å evakuere dyrene. Faren spør engelskmennene, som avviser at dette er farlig ettersom ammunisjonslageret er utstyrt med overrislingsanlegg som vil kople seg inn hvis varmen når dit. De slår seg til ro med det og evakuerer ikke. | Le feu continue à faire rage à bord du «Hardy», qui ne se trouve qu'à quelques centaines de mètres de la ferme. Cette situation donne à craindre à la famille Kongsbakk que le dépôt de munitions du navire explose et cause des dommages aux humains et aux animaux dans la ferme. Il pense en particulier à la grange et à évacuer les animaux.Le père en parle aux Anglais qui nient le danger, car le dépôt de munitions est équipé d'un système de gicleurs qui se déclencheront si la chaleur les atteint. Ils se contentent de ça et n'évacuent pas. |
Oppe i alt kaoset kommer det folk som skal handle mat på
landhandelen. Disse må de bare avvise siden de har hendene
fulle med å berge mennesker. Hele tiden patruljerer tyske
skip på fjorden, og de frykter at tyskerne skal skyte på
dem fra sjøen eller gå i land og angripe britene. |
Dans tout se chaos arrivent des gens qui viennent acheter de la nourriture à l'épicerie. Ils doivent les rejeter car ils sont trop occupés avec les naufragés. Tout le temps, les navires allemands patrouillent dans le fjord et ils craignent que les Allemands tirent sur eux depuis la mer ou viennent à terre attaquer les Britanniques. |
Britene forlater Vidrek samme dag, de fleste i biler. Denne transporten er organisert av Kåre Pettersen i Ballangen. Han gjør en god jobb med dette. Ved tolvtiden har alle de skadede, unntatt tre mann og skipslegen, dratt til Ballangen. Det blir lovet at ambulansene skal returnere og hente de gjenværende. Men de kommer ikke. Førsteløytnant Mansell frykter at tyskerne skal komme i land og ta til fange dem som er igjen. Han gir derfor ordre om at de uskadede skal ta seg til fots til Ballangen, cirka 20 kilometer unna. De får med seg de pengene han hadde fått med seg fra Hardys safe. | Les Britanniques quittent Vidrek le jour même, la plupart en voiture. Le transport est organisé par Kåre Pettersen à Ballangen. Il a fait du bon travail. A midi, tous les blessés sauf trois hommes et le médecin du navire, partirent à Ballangen. Il était entendu que les ambulances reviendraient chercher les autres, mais elles ne sont pas revenues. Le premier lieutenant Mansell craint que les Allemands débarquent et viennent prendre ceux qui sont encore là. Il a donc ordonné à ceux qui étaient valides d'aller à pieds jusqu'à Ballangen, à environ 20 kilomètres. Ils ont emporté avec eux l'argent qu'il avait sauvé du «Hardy». |
Heppel leder gruppen som legger av gårde. Mannskapet er dårlig kledd for en slik marsj, og de er utmattet etter dagens hendelser. Imidlertid kommer alle trygt frem til Ballangen samme kveld. De får varm drikke og mat av nordmenn som de passerer på veien. | Heppel a pris la tête du groupe. L'équipage est mal vêtu pour faire une telle marche et est épuisé par les événements de la journée. Malgré tout, ils arrivent tous sains et sauf à Ballangen le soir même. Ils ont reçu des boissons chaudes et de la nourriture des Norvégiens lors de leur passage sur le chemin. |
Mansell blir igjen og venter med tre skadede. Da kommer det en
gruppe menn oppover veien. Han tror det er tyskere. Men så
viser det seg at det er mannskapet fra skipet «North
Cornwall» som har klart å rømme. |
Mansell reste à attendre avec trois blessés. Un groupe d'hommes arrive sur le chemin. Il croit que ce sont des Allemands. Mais il s'avère que c'est l'équipage du navire «North Cornwall» qui a réussi à s'échapper. |
Klokken tre om ettermiddagen innser Mansell at ambulansen ikke
kommer. Han be-sørger derfor skyss med hest og slede for de
sårede. Dette blir en forferdelig tur for passasjerene, som
påføres store smerter. Men ved nitiden om kvelden er
alle trygt fremme i Ballangen. |
A trois heures de l'après-midi, Mansell se rend compte que l'ambulance ne vient pas. Il entreprend alors d'atteler un cheval à une cariole pour les blessés. Ce fut un voyage épouvantable pour les passagers, qui on subi de grandes douleurs, mais à neuf heures du soir, ils étaient en sécurité à Ballangen. |
«Hardy» kjørte seg på grunn på Vidrek ved lavvann. Senere på dagen da sjøen flør opp igjen, blir skipet løftet av grunn. Skipet kommer i drift og reker østover innover mot Narvik langs land. Fra land kan de tydelig se granathullene i skipssiden. Familien Kongsbakk holder humøret oppe, og i en slik alvorlig stund kommenterer faren spøkefullt at de skulle ha slept skipet inn til land fordi det ville ha fungert godt som molo. Så hadde det gjort en viss nytte for seg. Men skipet reker videre. | Le «Hardy» s'était échoué à Vidrek à marée basse. Plus tard dans la journée, lorsque la mer est remontée, elle a soulevé le navire. Il a commencé à bouger et à s'éloigner vers l'est, allant vers Narvik le long de la côte. De la terre, on pouvait voir clairement les trous d'obus dans le flanc du navire. La famille Kongsbakk avait bon moral et commentait à la fois sérieusement et en plaisantant qu'ils auraient du tirer le navire sur terre où il aurait fait une digue acceptable. Il aurait donc été d'une certaine utilité pour eux, mais le navire continuait à s'éloigner. |
Om kvelden drar familien Kongsbakk mot Skjervika hvor de skal
overnatte på en tryggere plass hos Henning Ravn. Mens de
står på veien ovenfor grendehuset, får de øye
på tyske soldater som går om bord på «Hardy».
De kan høre at de prater og diskuterer høylytt. |
Le soir, la famille Kongsbakk se rendit près de Skjervika où elle passa la nuit à un endroit plus sûr avec Henning Ravn. Alors qu'ils étaient sur la route au dessus de la maison commune, ils entendirent des soldats Allemands qui allaient à bord du «Hardy». Ils pouvaient entendre car ils discutaient bruyamment. |
De regner med at skipet skal sprenges, men det skjer ikke. I
stedet blusser brannen om bord kraftig opp etter at tyskerne har
forlatt skipet. Tyskerne har antakelig tømt bensin på
flammene for å få skipet til å brenne
fullstendig opp. |
Ils estiment que le navire va se briser, mais il ne se passe rien. D'un coup, le feu redouble à bord après que les Allemands ont quitté le navire. Ils ont probablement répandu de l'essence sur le feu afin de brûler entièrement le navire. |
«Hardy» driver over fjorden og går på
grunn ved Einebærneset på Skjomnes. Når det på
nytt blir lavvann, tipper skipet rundt og blir liggende med kjølen
i været. Slik ligger det gjennom hele krigen. Tyskerne tar
seg inn i skipet flere ganger i løpet av krigsårene.
Etter krigen blir skipet fraktet bort i to deler av en pram
tilhørende Høvding Skipsopphugging og hugget opp. |
Le «Hardy» dérive dans le fjord et s'échoue près de Einebærneset à Skjomnes. De nouveau à marée basse, le navire roule et repose sur sa quille au gré du temps. Il en sera ainsi pendant toute la guerre. Les Allemands se sont rendus plusieurs fois sur le navire au cours des années de guerre. Après la guerre, le navire a été cassé en deux parties par une barge appartenant à Høvding Skipsopphugging et démoli. |
I dagene etter skipbruddet får Jørgen Kongsbakk og hans bror i oppgave av faren å dra opp lik som ligger i fjæra og få dem ovenfor flomålet. Derfra blir de dratt på kjelke opp til gården hvor de blir hentet med lastebil og kjørt til Ballangen. Dette var sterk kost for to gutter i tenårene. Mange av de drepte var stygt maltraktert. Jørgen reagerer på at en død tysk marinegast ikke blir like pent behandlet av de sivile norske som kjører lastebilene, som de døde britene. Den tyske soldaten blir lempet opp på lastebilen som en vedsekk, mens de britiske blir plassert pent og forsiktig. Han synes det er ille at den tyske soldaten ikke blir vist like stor respekt som de britiske. De britiske soldatene viser derimot respekt for de døde tyske soldatene. | Dans les jours qui ont suivi le naufrage, Jørgen
Kongsbakk et son frère furent chargés par leur père
de tirer les cadavres qui étaient encore dans l'eau au
dessus de la ligne de marée haute. De là, ceux-ci
furent ramenés sur le traineau jusqu'à la ferme,
d'où ils furent transportés en camion jusqu'à
Ballangen. Ce fut un rude boulot pour deux garçons à
l'adolescence. Beaucoup parmi les morts, avaient été
gravement mutilés. Jørgen réagit sur le fait
qu'un marin allemand tué ne soit pas aussi bien traité
par les civils norvégiens qui conduisent les camions que
les morts britanniques. Le soldat allemand a été
balancé sur le camion comme un sac de bois alors que les
britanniques étaient rangés soigneusement. Il pense
que c'est dommage de ne pas montrer autant de respect pour lui que
pour les autres. Les soldats britaniques ont du respect pour les soldats allemands morts. |
I de neste tre dagene oppholder mannskapene fra Hardy og North Cornwall seg i Ballangen. De klarer å få tak i en uskadet tysk lettbåt fra Erich Koellner. I båten finner de en signallampe, og med denne får de til slutt kontakt med det britiske krigsskipet «Ivanhoe». Deretter går det ikke lang tid før alt mannskap blir evakuert ut til dette skipet. | Au cours de trois jours suivant, les équipages du Hardy et du North Cornwall restent à Ballangen. Ils parviennent à récupérer un canot en bon état du navire allemand «Erich Koellner». Ils y trouvent une lampe de signalisation avec laquelle ils peuvent entrer an contact avec le navire de guerre britannique «Ivanhoe». Après cela, il ne fallut pas longtemps pour qu'ils y soient embarqués. |
Familien Kongsbakk hadde etter 10. april mye kontakt med britene i vårmånedene i 1940. Soldater fra andre krigsskip kommer jevnlig i land for å kjøpe egg og melk i landhandelen. Ved en anledning har de med seg en britisk avis som de viser frem. Her er det en reportasje vedrørende mannskapet fra «Hardy» som var avbildet idet de kom hjem til England og ble møtt av Winston Churchill. I avisen er Vidrek nevnt, og britene sender sine hilsener dit. | Après le 10 avril, la famille Kongsbakk a eu de nombreux contacts avec des Britaniques au printemps 1940. Les soldats des autres navires de guerre viennent régulièrement à l'épicerie acheter des œufs et du lait. Une fois, ils apportèrent un journal britannique où se trouvait un reportage sur l'équipage du «Hardy» qui était rentré en Angleterre et accueilli par Winston Churchill. Dans le journal, Vidrek était cité et les Britanniques les saluaient. |
Etter krigen får faren til Jørgen Kongsbakk besøk av norske og britiske offiserer. Bakgrunnen for dette besøket er at de britiske offiserene gjennomgikk saken med tanke på mulige reaksjoner mot offiseren på «Hardy» som styrte skipet på land. Spørsmålet var om det var nødvendig å gjøre dette, tatt i betraktning at krigsskipet faktisk fløt opp ved høyvann og rekte av gårde en lengre distanse før det på nytt grunnstøtte og tippet rundt. Jørgens far får beskjed om å fortelle om det som skjedde så nøyaktig som mulig. Det som kommer frem, vil være med å avgjøre skjebnen til offiseren – om han skulle dumpes som offiser eller få fortsette i marinen. | Après la guerre, le père de Jørgen Kongsbakk reçut la visite d'officiers norvégiens et britanniques. La raison de cette visite est que les officiers britanniques envisageaient des sanctions contre l'officier du «Hardy» qui a pris la décision d'échouer le navire. La question était de savoir s'il était nécessaire de le faire vu que le navire a flotté encore longtemps à marée haute avant de couler. Le père de Jørgen a du rapporter les évènements de la façon la plus précise possible. Ce qui devait être pour pouvoir décider du sort de l'officier, s'il devait être exclu ou s'il pouvait rester dans la marine. |
Jørgen Kongsbakk er ikke i tvil om at offiseren gjorde
det eneste rette. Dersom han ikke hadde kjørt skipet på
land, hadde det kommet til å bli skutt fullstendig i filler
og mange flere ville ha omkommet, kanskje alle om bord. Einar Kongsbakk, Bergen |
Jørgen Kongsbakk n'a aucun doute. L'officier a fait le
bon choix. S'il n'avait pas échoué le navire, il
aurait fini par être entièrement déchiqueté
en miettes et beaucoup plus seraient morts, peut-être même
tous à bord. Einar Kongsbakk, Bergen |
Canberra Times 24 April 1940 (på engelsk) | Canberra Times 24 April 1940 (en anglais) |
ONE SHIP AND TWO MEN
HMS HARDY 2/3
HMS HARDY OG REDNINGSAKSJONEN PÅ VIDREK | HMS HARDY ET LE SAUVETAGE A VIDREK |
Jørgen Kongsbakk ble født i 1927 og er således 13 år i april 1940. Han bor på en gård på Vidrek sammen med mor, far og fem søsken. På gården er det en landhandel og båtekspedisjon som faren driver. De har dessuten noen kyr og sauer, samt hest. Fôr til dyrene dyrker de selv, i tillegg til diverse grønnsaker. Jørgen har mange minner fra vårmånedene i 1940: |
Jørgen Kongsbakk est né en 1927 et il a 13 ans en avril 1940. Il habite dans une ferme avec sa mère, son père et cinq frères et sœurs. Dans la ferme, il y a une épicerie et le service d'expédition par bateau que le père dirige. Il y a aussi quelques vaches, des moutons et des chevaux. Les aliments pour les bêtes qu'ils cultivent eux-mêmes et divers légumes. Jørgen a beaucoup de souvenirs de ce printemps 1940 : |
9. april 1940 begynner galskapen. De hører godt smellene fra Narvik da panserskipene blir senket. Men ellers ser de ingenting i snøkovet denne dagen. De merker ikke noe til de tyske inntrengerne, men det kommer en strøm av sivile som har evakuert fra Narvik. De får mat og husly. 10. april havner de imidlertid nærmest på hovedscenen for det som skjedde den dagen. Ved femtiden om morgenen er de vitne til sjøslaget på Ofotfjorden. De går i dekning i kjelleren under låven. De er livredde. Det er intens skyting fra sjøen. En granat som blir skutt fra et av skipene, går i lav bane så vidt over låven deres. Granaten treffer låven til naboen Ole Olsen. Låven brenner opp, og hesten med. | Le 9 avril 1940, la folie commence. Ils entendent les détonnations venant de Narvik lorsque les cuirassés allemands sont coulés, mais ils ne voient rien à cause de l'accumulation de neige. Ils n'ont pas été inquiétés par l'envahisseur allemand, mais ils ont vu arriver un flot de civils qui ont fui Narvik à qui ils ont donné de la nourriture et un abri. Le 10 avril, ils pouvaient mieux voir ce qui s'est passé et à 5 heures du matin, ils ont pu assister à la bataille dans l'Ofotfjorden. Les réfugiés vont se cacher dans la cave sous la grange, ils sont terrifiés. La mer est un brasier intense. Une grenade, tirée de l'un des navires, tombe sur une grange près de leur étable, chez Ole Olsen, la grange brûle et le cheval avec. |
Etter en stund kjører den britiske destroyeren «Hardy» for full fart på grunn i fjæra like nedenfor gården. Dette skjer mens det er lavvann. Skipet har blitt truffet av flere granater, og det brenner voldsomt. Det er mange drepte og skadede om bord. Soldater tar seg i land i fjæra etter en lengre svømmetur. Da kommer familien Kongsbakk ut fra dekningen i kjelleren og hjelper til med å berge mannskapet. De glemmer å være redde. | Après un moment, le destroyer britannique «Hardy» s'echoue brutalement sur un banc juste en dessous de la ferme. Il a été frappé par plusieurs tirs et brûle intensément. Il y a beaucoup de morts et de blessés à bord. Les soldats arrivent sur la berge après une longue nage. Alors, la famille Kongsbakk quittent l'abri souterrain et aident comme ils peuvent à sauver l'équipage. Ils oublient d'avoir peur. |
Britiske marinegaster strømmer inn på land. De som kan gå selv, tar seg opp til gårdene på Vidrek, herunder gården til Kongsbakk. Mange av naboene har allerede evakuert slik at mange hus står tomme. Men familien Kongsbakk er fortsatt på gården, samt to–tre av de nærmeste naboene. De britiske soldatene søker ly på alle tilgjengelige gårder, og de får hjelp fra mange av lokalbefolkningen på Vidrek. Jørgens far Enevold og broren, samt Jørgen selv, drar ned i fjæra for å hjelpe til. De har med seg en stor kjelke som de kan frakte skadede på. | Les marins britanniques prennent pied sur la terre. Ceux qui peuvent marcher vont seuls jusqu'aux maison et à la ferme des Kongsbakk. Beaucoup de voisins sont partis et leurs maisons sont vides. Mais la famille Kongsbakk est restée à la ferme ainsi que deux ou trois voisins. Les soldats britanniques trouvent refuge dans ces maisons et l'aide des habitants de Vidrek. Jørgen et son père Enevold, ainsi que son frère, descendent à la côte pour aider. Ils ont avec eux un gros traineau avec lequel ils transportent les blessés. |
De hjelper til med å få opp av sjøen dem som ikke kan gå selv. Mange skadede og drepte, både menige soldater og høyere offiserer, skal etter hvert bli dratt på denne kjelken opp til gården til Kongsbakk. | Ils vont chercher dans la mer ceux qui ne peuvent pas marcher seuls. De nombreux blessés et aussi les morts, aussi bien soldats du rang qu'officiers supérieurs seront successivement ramenés à la ferme des Kongsbakk. |
Kaptein Warburton-Lee er brakt ned fra broen. Det samme gjelder
navigasjonsoffiseren løytnant Gordon-Smith. Sistnevnte har
en stygg hodeskade. Warburton-Lee blir tatt inn til land av
skytteren mr. McCracken. Da de når land, er kapteinen død. |
Le Commandant Warburton-Lee est ramené de sur le navire, ainsi que le lieutenant Gordon-Smith. Ce dernier a une vilaine blessure à la tête. Warburton-Lee a été ramené par le tireur Mc Crakken. Lorsqu'ils atteignent la terre, le Commandant est mort. |
Nede i fjæra får Jørgens far og bror beskjed om bare å legge Warburton-Lee på kjelken og få ham opp til gården. Skipssjefen er død. Det er ikke mer å diskutere, ifølge legen. Warburton-Lee blir senere gravlagt på kirkegården i Ballangen sammen med mange andre soldater fra Hardy. | Près de la berge, le père de Jørgen et son frère attendent pour mettre Warburton-Lee sur le traîneau et l'amener à la ferme. Le commandant est mort, il n'y a aucun doute, selon le médecin. Warburton-Lee a été enterré plus tard dans le cimetière de Ballangen avec beaucoup d'autres soldats venant du «Hardy». |
Sjefsfyrbøter Styles og legen løytnant Waind har begge blitt skadet. De har kommet seg til land i lag. Skipslegen er skadet i skulderen. En stor splint står fast i skulderbladet. I mange år etter krigen tok familien Kongsbakk vare på jakken til legen. Det var et stort hull i skulderen på jakken. Styles blir dratt opp til gården til Kongsbakk på kjelken. Han jamrer seg, tar seg til brystlommene på uniformen og snakker om kona si. | Le chef machiniste Styles et le médecin lieutenant Waind ont été blessés. Ils sont venus jusqu'à terre ensemble. Le médecin de bord est blessé à l'épaule. Il a reçu un éclat d'obus dans l'omoplate. Longtemps après la guerre, le médecin a reçu des soins pour ça. Styles a été tiré sur le traîneau jusqu'à la ferme des Kongsbakk. Se tenant après les poches depoitrine de son uniforme, il se lamentait et parlait de sa femme. |
Oppe på gården er det bokstavelig talt stappfullt.
Britiske soldater er overalt i alle rom. På gulvene flyter
det med sjøvann fra klærne deres. Da det ikke er
plass på gården, blir Styles tatt inn på
nabogården hvor faren til Jørgen må bryte seg
inn. Gårdens eiere er borte. De har allerede evakuert. De
fyrer opp i ovnen. Styles blir liggende på gulvet. En norsk
jente setter av gårde på ski for å hente lege.
|
La ferme est pleine à craquer. Les soldats Britaniques s'entassent dans toutes les pièces. Sur les planchers flotte l'eau de mer qui coule de leurs vêtements. Comme il n'y a pas de place à la ferme, Styles prend place dans la ferme d'un voisin proche où le père de Jørgen a pénétré. Les propriétaires de la ferme sont absents, Ils ont déjà évacué l'endroit. Ils allument le fourneau. Styles est couché sur le sol. Une fille norvégienne part à ski pour trouver un médecin. |
Jørgens far går så over til sin egen gård for å hente hjelp til den sårede. Der er skipslegen som har fått på seg en tørr undertrøye og underbukse av vadmel. Han får på seg en frakk og går oppover til nabogården. I gamle kalosjer labber han av gårde i snøen. Jørgen glemmer aldri dette synet. | Le père de Jørgen va voir dans sa propre maison si quelqu'un peut venir aider les blessés. C'est le médecin de bord avec le maillot de corps et le caleçon sec qu'il a trouvés qui passe un manteau et va à la ferme voisine. Des vieilles galoches aux pieds, il a laissé des traces de pattes dans la neige. Jørgen n'oubliera jamais ce spectacle. |
Legen bruker ikke mye tid på pasienten. Han letter bare litt på øyelokket til Styles og sier på engelsk at han har vært en god mann og Gud bevare deg. Mer legetjeneste gjorde han ikke, idet han straks så at Styles var død og at det ikke var noe mer å gjøre. Senere blir den omkomne fraktet på kjelke opp til nabogården Skogset og gravd ned i en snøskavl der. | Le médecin ne passe pas beaucoup de temps avec le patient. Il soulève juste un peu la paupière de Styles et lui dit en anglais qu'il a été un homme bon et que Dieu le garde. Il n'a pas eu besoin de faire d'ordonnance, il a reconnu que Styles était mort et qu'il n'y avait plus rien à faire. Plus tard, le défunt a éta remis sur le traîneau et porté à la ferme Skogset voisine et enseveli dans une congère. |
Faren til Jørgen hadde merket seg at Styles snakket om sin kone og tok på uniformslommene sine mens han ble dratt opp til gården. Han forstod at den døde ønsket å formidle noe til sin familie. Faren dro derfor senere oppover til Skogset og gravde liket frem fra snøen. I brystlommene fant han brev og foto fra kona og familien. Via Kåre Pettersen i Ballangen ble disse tingene sendt til den omkomnes kone i England. | Le père de Jørgen avait noté que Styles avait parlé de sa femme et tenait ses poches d'uniforme quand il avait été amené à la ferme, Il comprit que le défunt voulait communiquer quelque chose à sa famille. Le père alla chez Skogset déterrer le cadavre de sa tombe de neige. Dans sa poche de poitrine il trouva une lettre et une photo de l'épouse et de la famille. Ces objet furent envoyés à l'épouse du défunt en Angleterre via Kåre Pettersen à Ballangen |
Pakken kom frem etter krigen. Familien Kongsbakk fikk brev fra Styles kone som ønsket å vite mer om hva som skjedde på Vidrek 10. april 1940. Dette ble forklart henne i brev fra Jørgens far. Mange år senere kom hun til Vidrek for å treffe dem og se plassen hvor ektefellen omkom. Tilfeldighetene gjorde at ingen var hjemme da, og de fikk ikke møtt henne. Dette var tungt for familien Kongsbakk i ettertid. | Le paquet est arrivé après la guerre. La famille Kongsbakk reçut une lettre de l'épouse de Styles qui demandait à savoir ce qui s'était passé à Vidrek le 10 avril 1940. Ce qui lui a été expliqué par une lettre en retour. Plusieurs années plus tard, elle vint à Vidrek pour voir l'endroit où son mari était mort. Le hasard voulut que personne n'était à la maison. Avec le recul, ce fut dur pour la famille Kongsbakk. |
HMS HARDY 1/3
HMS HARDY OG REDNINGSAKSJONEN PÅ VIDREK | HMS HARDY ET LE SAUVETAGE A VIDREK |
Rundt klokken 04.30 10. april går de engelske krigsskipene «Hardy», «Hunter», «Havock», «Hotspur» og «Hostile» til angrep på de tyske skipene på Narvik havn. Hardy, som er ledet av kaptein Bernard Armitage Warburton-Lee, går i spissen for angrepet. De angriper tre ganger. Tyskerne blir fullstendig overrumplet. Med ild fra torpedoer og kanoner uskadeliggjør britene de tyske destroyerne «Wilhelm Heidkamp», «Anton Schmitt», «Dieter von Roeder», «Hans Lüdemann» og «Hermann Künne». | Aux alentours de 4:30, le 10 avril, les navires de guerre anglais «Hardy», «Hunter», «Havock», «Hotspur» et «Hostile» vont attaquer les navires allemands dans le port de Narvik. Le «Hardy», commandé par Bernard Armitage Warburton-Lee, mène l'attaque. Ils attaquent trois fois. Les Allemands sont complètement pris par surprise. Aves le feu des torpilles et des fusils, les Britanniques neutralisent les destroyers allemands «Wilhelm Heidkamp», «Anton Schmitt», «Dieter von Roeder», «Hans Lüdemann» et «Hermann Künne». |
Men andre skip fra den tyske flåten skal snart bite fra
seg. På vei utover Ofotfjorden etter angrepet blir britene
først uventet angrepet av de tyske destroyerne «Wolfgang
Zenker», «Erich Giese» og «Erich Koellner»
som har ligget i Herjangsfjorden. Britene flykter utover
Ofotfjorden. De tyske skipene må gi opp å forfølge
dem da de ikke har nok drivstoff. Ved Ballangen kommer det nok en
overraskelse. De tyske krigsskipene «Georg Thiele» og
«Bernd von Arnim» har ligget der om natten. De
avskjærer nå britene. |
Mais, d'autres navires de la flotte allemande vont les attaquer. Sur le chemin de retour vers Ofotfjorden, après l'attaque, les Britanniques sont d'abord attaqués par les destroyers allemands «Wolfgang Zenker», «Erich Giese» og «Erich Koellner» qui se trouvaient dans le Herjangsfjorden. Les Britanniques fuient à travers Ofotfjorden, Les navires allemands doivent abandonner la poursuite car ils manquent de carburant. Près de Ballangen les attend une surprise. Les navires de guerre «Georg Thiele» et «Bernd von Arnim» s'y sont abrités pour la nuit et ils interceptent les Britanniques. |
En salve treffer broen på «Hardy». Kaptein Warburton-Lee blir dødelig såret. Alle som oppholder seg på broen, blir enten drept eller såret. Kvartermester og løytnant G.H. Stanning oppholder seg også på broen. Han har blitt alvorlig skadet og har mistet følelsen i den ene foten. Til tross for skaden overtar han kontrollen og styrer skipet nedover fjorden inntil han blir avløst av en matros. | Une salve atteint la passerelle du Hardy. Le commandant Warburton-Lee est mortellement blessé. Tous ceux qui se trouvaient là sont tués ou blessés. Le quartier-maître et lieutenant G.H. Stanning se tenait aussi sur la passerelle. Il est gravement blessé et a perdu toute sensation dans un pied. Malgré cela, il prend le commandement et mène le navire dans le fjord jusqu'à ce qu'un marin le remplace. |
«Hardy» mister snart fart som følge av
skadene. Dersom skipet blir liggende stille, vil det bli skutt i
senk av tyskerne. Stanning gir ordre om å kjøre
skipet mot land. Torpedooffiseren, løytnant G.R. Heppel,
har tatt seg til broen. Han overtar kontrollen og utfører
ordren fra Stanning og kjører skipet på land rett
utenfor Vidrek. «Hard»y grunnstøter og brenner,
og det blir gitt ordre om å forlate skipet.
|
Touché, le «Hardy» perd de la vitesse. S'il reste immobile, il sera coulé par les Allemands. Stanning donne alors l'ordre de mener le navire à terre. L'officier torpilleur, le lieutenant G.R. Heppel, est sur la passerelle. Il prend la barre et exécute les ordres de Stanning. Il amène le navire près de Vidrek et l'y échoue alors qu'il brûle. L'ordre est donné d'abandonner le navire. |
Men «Hardy» har grunnstøtt langt fra land.
Mannskapet må svømme nesten 400 meter i den iskalde
sjøen for å komme på land. De som er skadet og
ikke klarer å svømme selv, må hjelpes av de
uskadede. Det er ingen livbåter de kan bruke. Heppel
vurderer det slik at navigasjonsoffiseren Gordon-Smith er så
hardt skadet at han vil omkomme om han må ut i det kalde
sjøvannet. Han beslutter derfor å forlate ham på
dekket inntil videre. Imens fortsetter de tyske destroyerne å
skyte på «Hardy». |
Mais le «Hardy» s'est échoué loin de la terre ferme. L'équipage doit nager presque 400 mètres dans une mer glaciale pour atteindre la terre. Ceux qui sont blessés ne peuvent nager seuls et doivent être aidés par ceux qui sont valides. Il n'y a pas de canots de sauvetages qu'ils puissent utiliser. Heppel considère que l'officier Gordon-Smith est si gravement blessé qu'il ne sortirait pas vivant de l'eau. Il décide donc de le laisser sur le pont en attendant mieux, pendant que les destroyers allemands continuent à tirer sur le «Hardy». |
Idet «Hardy» grunnstøter ved Vidrek, starter
andre akt i dramaet. Det er nå om å gjøre å
berge livet til så mange som mulig av det britiske
mannskapet. Her skal sivilbefolkningen på Vidrek komme til å
spille en viktig og avgjørende rolle. Det er mange sivile
som deltar i redningsaksjonen. En av disse er Jørgen
Kongsbakk. |
Une fois que le «Hardy» est échoué à Vidrek commence le deuxième acte de ce drame. Il faut maintenant faire en sorte de sauver le plus grand nombre de vies possibles dans l'équipage britannique. La population civile de Vidrek va jouer un rôle important et même crucial dans ce sauvetage. Parmi eux se trouve Jørgen Kongsbakk. |
Cap d'Ailly
- Beaucoup d'épaves, dit la carte.
- Mais non, répond Google Earth, pas une seule...
Vérifiez vous même avec les coordonnées géographiques : 49°55'20.65"N 0°57'42.34"E
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