éperonné à l'entrée nord du détroit de Douvres, entre la Grande-Bretagne et France, par le porte-conteneurs KARIBA, affrété par un armateur français, Delmas, mais enregistré aux Bahamas. La visibilité était limitée, mais la mer était belle, et heureusement, car le CROSS de Gris-Nez, intervenu immédiatement a pu secourir l'équipage au complet, soit 24 personnes. Le capitaine et deux membres d'équipage ont été récupérés sur la coque où ils ont réussi à se hisser au moment ou le navire à chaviré.
Le navire était chargé de 2862 voitures et de 77 conteneurs RoRo contenant notamment des engins de chantier quand il a coulé, 30 minutes après la collision. Il venait de Seebrugge pour se rendre à Southampton et de là aux Etats-Unis.
En réalité, trois navire étaient impliqués.
Le porte conteneurs KARIBA venait d'Antwerpen et se rendait au Havre. Les deux navires circulaient dans le même sens dans l'une des zones de navigation au monde les plus fréquentées et donc dangereuses.
L'allure était rapide et le TRICOLOR a rattrapé le KARIBA qui, voyant sur son radar un autre navire arrivant droit devant et ne s'écartant pas comme le veulent les règles maritimes, s'est alors écarté de sa route brusquement, percutant le Tricolor qui, malgré une manœuvre d'évitement sur tribord a été touché et a immédiatement coulé, Une brèche de plusieurs dizaines de mètres sous la ligne de flottaison dans son flanc bâbord ayant été découpée par le bulbe d'étrave du KARIBA.
Ce troisième navire ne s'est pas arrêté et a été identifié par les radars du port de Dunkerque. Il s'agissait du vraquier CLARY, enregistré à Singapour, qui circulait donc en sens inverse.
Ce troisième navire ne s'est pas arrêté et a été identifié par les radars du port de Dunkerque. Il s'agissait du vraquier CLARY, enregistré à Singapour, qui circulait donc en sens inverse.
Il est a noter que bien qu'ayant été avertis, l'équipe de quart du CLARY a ignoré les appels de détresse des deux autres navires et a effacé sa route 9 minutes plus tard, ce qui sera retenu comme une preuve de sa connaissance de l'accident.
En première instance, le juge Harold Bear, président du tribunal du district du Sud de New York, a estimé que le KARIBA était le seul responsable de l'accident.
Cette décision est intervenue à l'issue d'un procès intenté par les propriétaires du KARIBA contre le TRICOLOR et le vraquier CLARY, battant pavillon de Singapour et soupçonné avoir causé l'abordage suite à une fausse manoeuvre. L'action en justice visait à tenter de limiter la responsabilité du Kariba dans la perte des 2.862 voitures transportées par le TRICOLOR et détruites dans le naufrage.
Kariba après l'abordage |
Au cours de ce procès, on a appris que le capitaine du Kariba ne comprenait pas comment utiliser un nouveau type de radar installé pour le suivi des autres navires qui calcule leur cap et la vitesse. Il s'est avéré que le manuel d'instructions de l'appareil n'était même pas à bord du KARIBA. Je rappelle que l'accident s'est produit dans le brouillard, on naviguait au radar.
Il apparaît que le capitaine du KARIBA, dont la vitesse était de 16 nœuds et ne l'a pas réduite, a sous-estimé la distance réelle entre son navire et le CLARY et a précipité la manœuvre alors qu'en supposant que le TRICOLOR ait maintenu sa vitesse de 17,9 nœuds, il aurait largement dégagé la route au moment où le KARIBA avait effectivement besoin de virer à tribord.
Il a été reproché au capitaine du TRICOLOR de n'avoir pas anticipé le refus de priorité du CLARY et de n'avoir pas pris des mesures immédiates au cas où le CLARY ne céderait pas le passage, ce qui s'est produit.
Il a été reproché au capitaine du CLARY de n'avoir pas maintenu un nombre suffisant d'officier sur la passerelle, de ne pas avoir utilisé la radio pour communiquer avec le KARIBA, et d'avoir falsifié le journal de bord. Il a en outre été condamné à la responsabilité de 20% sur le coût du naufrage, qui s'est élevé à 170 millions d'euros.
Je trouve intéressant le partage de la culpabilité entre le KARIBA et le CLARY, par contre, j'émets un doute sur le raisonnement du tribunal New-Yorkais lorsqu'il parle d'anticiper les faits. On se place dans la supposition. Si ma tante en avait...
Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Trois navires dont un notvégien, un affrété par des Français, et un de Singapour, avec deux capitaines européens et de la marchandise allemande et c'est jugé à New-York ?
RépondreSupprimerUne partie de la marchandise avait été achetée par des revendeurs aux USA. Ils sont sans doute été les premiers à porter plainte pour la perte de leur marchandise. Mais la remarque que tu fais est pertinente, car la réglementation maritime est différente sur le continent américain, par rapport au reste du monde.
SupprimerUne question naïve : ça ne coûterait pas moins cher de le sortir de là ?
RépondreSupprimerÉvidement, le trafic serait réduit ou alterné pendant le temps de le faire dans le "couloir" où il est.